FOUR PAWS, l’organisation mondiale de protection des animaux, publie un document d’orientation pour aider les gouvernements à se conformer à la nouvelle réglementation.
– Le 28 janvier 2022, des règles restreignant l’utilisation d’antimicrobiens vétérinaires ont commencé à être appliquées dans toute l’Union européenne (UE). Cela interdira l’utilisation systématique d’antibiotiques et limitera l’utilisation préventive aux traitements exceptionnels d’animaux individuels.
L’agriculture intensive dépend de l’utilisation systématique d’antibiotiques qui sont souvent administrés à des groupes d’animaux dans leur alimentation ou leur eau, même si de nombreux animaux ne présentent aucun signe de maladie. Les animaux stressés sont maintenus dans des conditions insalubres et exiguës, sans air frais ni lumière du soleil, les mêmes précurseurs des épidémies zoonotiques qui peuvent provoquer des pandémies. Des antibiotiques sont également administrés pour réduire les maladies chez les animaux résultant de pratiques cruelles telles que le sevrage précoce.
Le règlement sur les médicaments vétérinaires impose de nouvelles restrictions à l’utilisation d’antibiotiques dans le secteur agricole et interdit l’utilisation d’antibiotiques dans le but de compenser une mauvaise hygiène, un élevage inadéquat, un manque de soins ou une mauvaise gestion de l’exploitation.
Représentant 70% de l’utilisation mondiale, l’utilisation inappropriée des antibiotiques par l’industrie de l’élevage est à l’origine de la crise sanitaire mondiale de la résistance aux antimicrobiens.
La résistance aux antimicrobiens (RAM) a un impact direct sur la santé humaine et animale. On estime que la résistance aux antimicrobiens est responsable d’environ 33 000 décès par an dans l’UE et coûte aux États membres de l’UE 1,5 milliard d’euros par an en coûts de soins de santé et en pertes de productivité.
QUATRE PATTES, en collaboration avec des experts vétérinaires et juridiques, a créé un document d’orientation pour aider les décideurs à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour améliorer le bien-être animal dans les exploitations européennes afin de réduire l’utilisation d’antibiotiques, de lutter contre la résistance aux antimicrobiens et de s’aligner sur les nouvelles réglementations de l’UE. Un élément à garder à l’esprit est que tous les efforts déployés pour améliorer l’élevage visent à préparer la révision de la législation sur le bien-être animal annoncée par la Commission européenne.
« Une réduction significative de l’utilisation inutile d’antibiotiques dans l’agriculture est attendue depuis longtemps. Pendant trop longtemps, ils ont soutenu un système non durable qui vise uniquement à amener les animaux à l’abattage le plus rapidement possible et à recommencer le processus. Nous devons nous attaquer aux causes profondes qui rendent les traitements antibiotiques nécessaires: les conditions d’élevage des animaux et notre demande de viande bon marché.
La mise en œuvre de mesures de bien-être plus élevées, telles que l’élevage de races traditionnelles à croissance plus lente, aidera les agriculteurs à s’assurer que leurs animaux sont en bonne santé avec un système immunitaire plus fort, ce qui les rendra moins sujets aux infections nécessitant un traitement antibiotique. Dans le même temps, la transition vers une agriculture à haut niveau de bien-être animal ne peut se faire qu’avec une transition vers des régimes à prédominance végétale qui soulagent la pression de l’agriculture intensive sur notre environnement et sont essentiels pour atténuer la crise climatique. En fin de compte, pour protéger la santé humaine, nous devons repenser et remédier à la relation entre les humains, les animaux et l’environnement."
Sophie Aylmer, responsable de la politique pour les animaux d’élevage et la nutrition pour FOUR PAWS (Quatre pattes)
Publié le 03/02/2022 16:55
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