Les marchés alimentaires traditionnels, parfois appelés « marchés humides », varient considérablement d’un pays à l’autre et même d’une province à l’autre, selon la culture locale et les conditions socio-économiques, ainsi que la variété et les préférences alimentaires. Dans de nombreux pays, ils sont la principale source d’aliments frais à prix abordable, en particulier pour de nombreux groupes à faible revenu. Ces marchés ont un rôle économique, culturel et social important, et constituent une source majeure de moyens de subsistance pour des millions de personnes dans les zones urbaines et rurales. Tous les marchés alimentaires traditionnels doivent cependant partager le même objectif : approvisionner la communauté en aliments sains et nutritifs.
Seulement voila, nous rapportons régulièrement dans ce journal que cette règle est très loin d’être respectée et tous ces marchés sont en grande majorité le théâtre d’actes de barbarie et de cruauté insupportables sur les animaux.
En voici un nouvel exemple rapporté par un membre de PETA India.
Il n’est peut être pas inutile de rappeler la réglementation d’urgence en vigueur pour suspendre les ventes d’animaux sauvages vivants sur les marchés alimentaires traditionnels pour mesurer le gouffre abyssal qui existe entre la théorie et ce qui se pratique de nos jours au quotidien. L’OMS, l’OIE et le PNUE ont appelé toutes les autorités nationales compétentes à suspendre le commerce de mammifères sauvages capturés vivants à des fins d’alimentation ou d’élevage, et fermer les sections des marchés alimentaires qui vendent des mammifères sauvages capturés vivants à titre de mesure d’urgence, à moins de disposer d’une réglementation efficace démontrable et d’avoir effectué une évaluation des risques adéquate
L’OMS, l’OIE et le PNUE appellent également les autorités nationales compétentes à renforcer le fondement réglementaire qui vise à améliorer les normes d’hygiène et d’assainissement sur les marchés alimentaires traditionnels afin de réduire le risque de transmission de zoonoses. Dans le cadre de la pandémie actuelle, des mesures supplémentaires de maîtrise des foules et de distanciation physique, des stations de lavage et de désinfection des mains ainsi qu’une éducation sur les règles d’hygiène pour la respiration, et notamment sur le port du masque, doivent être introduites sur les marchés afin de réduire le risque de transmission interhumaine de maladies
Des problèmes importants peuvent survenir lorsque ces marchés permettent la vente et l’abattage d’animaux vivants dans des zones ouvertes au public, en particulier lorsqu’il s’agit d’animaux sauvages, dont les risques potentiels sont difficiles à évaluer correctement. Lorsque des animaux sauvages sont hébergés dans des cages ou des enclos, et que leur abattage et habillage a lieu dans des zones de marché ouvertes, ces dernières deviennent contaminées par des liquides biologiques, des matières fécales et d’autres déchets, augmentant ainsi le risque de transmission pathogène aux travailleurs et aux clients, et entraînant potentiellement des débordements d’agents pathogènes à d’autres animaux présents sur le marché. Dans de tels environnements, il est possible que les virus d’origine animale, dont les coronavirus, s’amplifient et se transmettent à de nouveaux hôtes, y compris les humains. La plupart des maladies infectieuses émergentes, comme la fièvre de Lassa, la fièvre hémorragique de Marburg, les infections à virus Nipah et d’autres maladies virales, sont d’origine sauvage. Les virus zoonotiques de la famille des coronavirus ont été liés à l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003 et au syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), détecté pour la première fois en 2012. La pandémie de COVID-19 découle de l’introduction du nouveau coronavirus, SARS-CoV-2, dans les populations humaines. Bien que le mécanisme d’émergence spécifique du SARS-CoV-2 n’ait pas été définitivement identifié, il se peut que des interactions s’étant produites à un certain moment, ou au fil du temps, aient entraîné la transmission d’agents pathogènes d’une espèce à une autre, voire plusieurs espèces. Les « marchés alimentaires traditionnels », qui inclut les « marchés humides », les marchés informels et les marchés agricoles vendent des aliments d’origine animale et non animale et des produits séchés et des animaux vivants sont hébergés et abattus sur place.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) reconnaissent l’émergence répétée de zoonoses et les liens que présentent certaines de celles-ci tout au long de la chaîne de valeur du commerce des espèces sauvages.
Et ce n’est surement pas le récent reportage du membre de PETA India qui sera de nature à rassurer.
Des chiens morts allongés sur le sol avec leurs intestins sortis et enroulés sur leurs corps, des grenouilles vivantes fourrées dans des sacs en plastique scellés, un vendeur à mains nues tenant la tête décapitée d’un cerf – le tout en vente sous forme de viande. Une nouvelle enquête de PETA India sur les marchés des espèces sauvages dans plusieurs États révèle des violations généralisées des lois indiennes sur la protection des animaux. Ces marchés constituent une menace majeure pour la santé des résidents indiens et du monde entier dans la lutte contre les zoonoses (Maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'être humain).comme la COVID-19 ou la rage.
Au grés des visites sur les marchés locaux indiens, voici le genre de tristes spectacles auxquels il est fréquent d’assister et ce, au mépris des lois existantes.
Sur un marché, la chair de cerfs, de sangliers et de grenouilles était vendue sous le manteau. Inutile de préciser que tous ces animaux ont été chassés de façon illégale. Les vendeurs et les acheteurs ont manipulé les parties de l’animal à mains nues. Les camelots sur un autre marché manipulaient également des animaux vivants et morts à mains nues. Ici, de la viande de chien, des grenouilles vivantes dans des sacs en plastique, des pigeons, des cailles et des canards étaient vendus pour la nourriture. Àilleurs encore, des anguilles vivantes grouillaient pour obtenir de l’espace dans de petits récipients, des grenouilles haletaient dans des sacs en plastique, des souris se précipitaient frénétiquement dans des enclos exigus, des vers étaient empilés les uns sur les autres et des oiseaux entassés dans des cages métalliques luttaient pour un peu d’espace.
Des chiots ont également été vus prisonniers dans des cages. Les chiens étaient également vendus pour leur chair. La bouche des chiens adultes était maintenue fermée à l’aide de liens et ils étaient retenus ainsi au milieu de charniers.
Une fois tués, leurs organes internes ont été prélevés et leurs corps carbonisés pour la vente. Comme PETA India l’a souligné de toute urgence dans sa communication avec les autorités indiennes, ces ventes sont illégales, car les chiens et les animaux protégés par la loi de 1972 sur la protection de la faune du pays ne sont pas autorisés à être tués pour la viande en Inde.
Dans un village plus loin, les chasseurs emmenaient des animaux censés être protégés par les lois sur la protection de la faune sur les marchés locaux pour les vendre. Malgré la législation, un chasseur a affirmé qu’il n’y avait pas de restrictions locales sur la chasse.
La viande de cerf était également facilement disponible sur un marché d’un autre village.rf était également facilement disponible sur un marché d’un Ces marchés cruels et répugnants sont connus de tous.
Les mauvaises conditions sur ces marchés sont profondément ancrées. En 2020, PETA India a publié des séquences vidéo montrant des conditions tout aussi épouvantables:
- Les hommes d’un marché de Delhi ont tranché la gorge de poulets vivants, les ont écorchés et ont manipulé leur chair, qui était trempée de sang et de tripes, à mains nues.
- Des sacs de crabes et d’anguilles en difficulté étaient en vente sur un marché aux poissons.
- Les chiens ont été tués et vendus pour la viande.
Les vendeurs manipulaient et vendaient les restes carbonisés d’animaux sauvages, y compris des singes, des sangliers, des porcs-épics et des cerfs.
On ne compte plus le nombre de marchés de ce genre à travers le monde. Ils sont monnaie courante et ils serait faux de penser qu’ils se cantonnent aux seuls pays asiatiques comme le rappelle Mimi Bekhechi, vici présidente des programmes internationaux de PETA
« Qu’ils vendent des chiens à Dimapur ou des oiseaux à Brooklyn, les marchés d’animaux vivants insalubres sont des lieux de souffrance sans nom et des terrains fertiles pour les pandémies. « PETA appelle l’Organisation mondiale de la santé à faire fermer ces marchés cruels et dangereux partout dans le monde et appelle toutes les personnes bouleversées par ces images à passer à une alimentation végane. »
PETA Inde a déposé une plainte et alerté les autorités locales au sujet des marchés d’animaux vivants, qui semblent également enfreindre les lois sur la protection de la faune et des animaux.
Publié le 20/11/2021 13:22
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