Après les poulets mardi et les poissons mercredi, L214 dévoile ce jeudi une nouvelle enquête filmée dans le Gers, en pleine zone IGP canard à foie gras du Sud-Ouest. Les images montrent l’enfer vécu par les canards. Elles sont commentées par le chef étoilé Alexis Gauthier. Il s’est tourné vers une cuisine 100 % végétale après avoir pris conscience de la sensibilité des animaux, et de leur immense souffrance dans les élevages et les abattoirs.
Dans les salles de gavage, 1 900 canards sont enfermés dans des cages collectives métalliques, serrés les uns contre les autres. Les densités à l’intérieur des cages ne leur permettent pas d’étendre leurs ailes. Le sol grillagé entraîne des lésions sous les pattes de tous les canards. Ces blessures, non soignées, dégénèrent en infections, et provoquent des œdèmes inflammatoires. Les canards sont gavés de force à la pompe pneumatique, avec toutes les conséquences que vous connaissez déjà : diarrhées, halètements et mortalité décuplée.
Les cages utilisées dans la production intensive du foie gras sont en violation flagrante avec la réglementation, tout comme les caisses de transport des canards vers l’abattoir. Ces dernières sont trop basses et les animaux ne peuvent pas se tenir debout dans leur position naturelle. Elles sont empilées les unes sur les autres. Rien n’est fait pour éviter que l’urine et les fèces des canards s’écoulent sur ceux qui sont aux niveaux inférieurs.
L214 porte plainte pour maltraitance contre l’élevage et contre la société de transport Avilog, auprès du tribunal judiciaire d'Auch.
Une filière industrielle propice à la diffusion de la grippe aviaire
Avant d’être entassés dans la salle de gavage, les canards ont été déplacés à plusieurs reprises entre différentes régions : une organisation typique de la filière industrielle du foie gras, propice à la propagation de la grippe aviaire.
Les canards sont nés dans un couvoir situé dans les Deux-Sèvres. Puis ils ont été transportés et élevés dans une exploitation du Lot-et-Garonne. Puis transportés dans le Gers pour le gavage. Puis rechargés dans des camions direction l’abattoir, leur dernier voyage.
Cette spécialisation de chacun des maillons de la filière est propice à la diffusion de la grippe aviaire et au risque de développement de zoonoses. Et vous savez quoi ? Même les syndicats agricoles la dénoncent !
Des bombes sanitaires en puissance
Pour la Confédération paysanne et le Modef : « il est indispensable de baisser les densités extrêmes de certains territoires en volailles mais aussi de plafonner le nombre d'animaux par élevage. En effet, il est évident que les gros élevages claustrés expulsent des charges virales dans leur environnement et contaminent les élevages proches. Enfin, il faut mettre fin au fonctionnement segmenté des filières volailles qui disséminent les virus par le transport d'animaux vivants [...]. La quasi-totalité des élevages foyers sont des élevages claustrés, en filière longue. L'industrialisation des filières volailles nous mène dans le mur. »
La concentration des animaux dans ces élevages en fait de véritables bombes sanitaires. À cela s’ajoute la défaillance du système immunitaire des oiseaux gavés et suralimentés, également propice au développement des virus.
La question de nos relations avec les animaux doit être au cœur des débats. Avec une priorité absolue : sortir de l’élevage intensif et développer l’alimentation végétale. Les candidates et candidats à l’élection présidentielle doivent s’engager.
Publié le 24/02/2022 18:17
Commentaires