Qingdao, ville portuaire située au nord-est de la Chine sur la mer jaune, a été le théâtre, mardi 27 avril 2021, d’une collision entre un navire et un tanker chargé d’hydrocarbures. Les deux bâtiments se sont percutés non loin du plus grand terminal pétrolier de Chine laissant s’échapper une nappe de pétrole brut.
Dans un communiqué, la société de gestion Goodwood Ship Management, a indiqué que le navire vraquier « Sea Justice » et le tanker « A Symphony » sont entrés en collision vers 9 heures. «La force de l'impact a causé une fuite dans les réservoirs du pétrolier et dans les ballast d'eau qui servent à l'équilibrer » a t-elle précisé.
Les secours dépêchés rapidement sur place sont venus en aide aux équipages. Aucune victime n’est à déplorer et les bateaux naviguant à proximité ont reçu l’ordre de ne pas pénétrer dans un périmètre de 20 kms autour de la zone de l’accident.
La société de gestion et l’Administration chinoise de la sécurité maritime ont déployé les moyens nécessaires pour colmater la fuite du bateau et commencer les opérations de nettoyage pour pomper le maximum de pétrole de l’eau.
Cet accident n’est pas sans nous rappeler celui survenu non loin de là le 14 janvier 2018. Ce jour la, le pétrolier iranien Sanchi entra en collision avec un cargo à environ 300 km à l'est de Shanghai. Le navire "s'est subitement embrasé" et avec lui, la totalité des 136.000 tonnes de condensats - un type de pétrole léger – qui se trouvait dans ses soutes. Un panache d’épaisse fumée noire s'éleva jusqu'à 1.000 mètres puis le navire coula entièrement. Aucun membre d’équipage n’avait pu être sauvé.
A l’époque, Richard Steiner, spécialiste des marées noires, déclara que cet accident représentait "le plus gros rejet de condensats dans la nature de toute l'histoire du pétrole". Il supposa, faute de preuves tangibles, que la grande majorité du pétrole avait brulé. Ce qui selon lui était peu probable. Une certaine quantité a forcément dû se répandre en mer. Pour donner un ordre de grandeur, il dit : « Même si seul un cinquième de la cargaison s'était retrouvé dans la mer, cela représenterait l'équivalent de la marée noire de l'Exxon Valdez, qui a dévasté les côtes de l'Alaska en 1989 » et de rajouter : « à la différence près que l'Exxon Valdez transportait du pétrole brut, pas des condensats. Difficile donc de prédire l'impact d'une telle quantité de condensats sur l'environnement marin ».
Comme n’importe quelle pollution en mer, ce dernier incident de mardi, aura surement des conséquences néfastes sur la faune. Cétacés, poissons, oiseaux, plancton et en bout de chaine l’homme vont entrer en contact avec les rejets toxiques. Mais comme en 2018, il est fort à parier que les autorités chinoises vont se montrer rassurantes et nous dire, une nouvelle fois, que les dégâts sont limités.
Publié le 28/04/2021 17:06
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