Véganisme et sport de haut niveau : oui, ça marche !

Quel point commun pouvons nous trouver entre Carl Lewis, Edwin Moses, Lewis Hamilton, Patrik Baboumian, les soeurs Williams ou encore David Haye ?

Ce sont tous des sportifs aux performances exceptionnelles accumulant les récompenses et les titres. Mais, ils ont aussi pour particularité d'avoir fait le choix de ne plus manger de produits animaux. 

Être sportif demande une hygiène de vie rigoureuse, et les besoins nutritionnels notamment en protéines mais aussi en vitamines et minéraux doivent être à la hauteur des efforts que l'on exige du corps. C'est la raison pour laquelle les sportifs n'envisagent pas d'adopter un régime végétarien ou végan. Mais contrairement à un préjugé qui a la dent dure, point n'est besoin de se gaver de proteines d'origines animales pour atteindre un rendement physique optimal.

Une alimentation sans proteines animales correctement gérée et équilibrée peut, tout à fait, conduire à des résultats sportifs d'exception. Voici trois histoires qui le prouvent.

Haltérophile et vegan : il bat deux records.

L’athlète américain Bradie Crandallbeat a réussi à battre deux records d’haltérophilie avant l’age de 25 ans.

Le record de 270 kilos en squat libre a été atteint cette année dans l’État de Pennsylvanie, où il s’est qualifié pour le championnat du monde de la U.S. Powerlifting Association (USPA).

En plus du record en Pennsylvanie, Crandall détient également le record dans l’État de Caroline du Sud en soulevé de terre avec un poids de 280 kilos. Une victoire qu’il a obtenu en 2019.

Aux grands athlètes végans, il a déclaré qu’il était passé au véganisme à la fin de 2017. Ses records ont donc été établis alors qu’il était déjà devenu végétalien.

Sa plus grande motivation pour ne pas consommer d’aliments et d’autres produits d’origine animale est le changement climatique, qui fait l’objet de ses recherches doctorales en génie chimique.

« Comprendre les causes du changement climatique m’ont fait comprendre que les produits d’origine animale ont un impact majeur sur l’environnement. De plus, un régime à base de produits d’origine animale n’est plus viable car la population croît rapidement », a déclaré Bradie Crandall.

Il a ajouté : « Bien qu’il soit clair pour moi que l’action individuelle seule ne résoudra jamais le changement climatique, je ne pouvais pas dormir la nuit en sachant que je soutenais une industrie ayant un impact aussi néfaste sur le climat de la Terre. La consommation de produits d’origine animale était en conflit fondamental avec mon travail axé sur la crise climatique. »

Selon l’athlète, la majeure partie de son apport en protéines provient du tofu, des viandes végétales (y compris le seitan), des haricots, des lentilles, du lait de soja, des graines de citrouille, des noix, de l’edamame (fèves immatures de soja) et d’autres produits à base de céréales riches en protéines.

Candall a révélé qu’il consomme également de la poudre de protéines végétales à partir de pois et de riz, qui, selon lui, a un meilleur profil d’acides aminés essentiels que les protéines de lactosérum.

Et en termes de glucides, Bradie Crandall est un consommateur de riz, de pommes de terre, de flocons d’avoine, de pâtes, de fruits et d’autres légumes qui sont de bonnes sources de glycides.

« Je tire la plupart de mes graisses saines des avocats, de l’huile d’olive, de la pâte d’arachide et d’amande, des noix et des graines », a-t-il conclu.

Athlète végan depuis près de 40 ans : elle remporte des records en athlétisme.

|Photo Ed Turk

L’athlète néerlandaise Weia Reinboud, 71 ans, végan depuis près de 40 ans, a un bilan de carrière sportive admirable, avec 40 records dans des sports tels que le saut en hauteur, l’heptathlon et le lancer de javelot. Sur ce total, 23 sont des records du monde.

Le plus récent a été remporté dans la catégorie des 70 ans, dans laquelle a sauté 1,33 mètre, selon les Great Vegan Athletes. En 2012, Weia a réalisé le record du monde de la catégorie avec un temps de 1,46 mètre. Et cette année, elle a battu le record néerlandais de lancer de javelot, toujours dans la même catégorie. Et en dépit de toutes ces performances, elle ne souhaite nullement arrêter l’athlétisme. Bien au contraire.

La Néerlandaise a révélé que c’est au début de 1982 qu’elle a découvert que la production laitière implique également l’abattage d’animaux. Par conséquent, elle a décidé de ne plus consommer de produits laitiers, qui, selon elle, étaient produits pacifiquement.

« Nous avons appris que pour obtenir des produits laitiers, le massacre d’animaux est inévitable (en référence à l’élimination des veaux mâles, considérés comme « les victimes collatérales » de l’industrie laitière). L’article à ce sujet concluait qu’il est nécessaire de manger de la viande, mais moi, je pense le contraire », a-t-elle expliqué et a ajouté que la meilleure façon d’éviter de contribuer à ce système est de ne pas consommer de lait ou de dérivés.

Weia Reinboud a également cessé de consommer d’autres produits d’origine animale, devenant végan en septembre 1982.

« À l’époque, nous ne savions pas que cela s’appelait véganisme et qu’il y en avait d’autres qui faisaient les mêmes choix. Quelques temps, on a appris à connaître certains d’entre eux, il n’y avait qu’une trentaine de « vegans » à cette époque dans notre pays ! », a commenté l’athlète.

Les records de Weia Reinboud sont devenus monnaie courante lorsqu’elle a commencé à concourir dans la catégorie W50 (pour les femmes de plus de 50 ans). De nos jours, l’athlète détient toujours des records dans les catégories 60, 65 et 70 au saut en hauteur et à l’heptathlon féminin.

« Le véganisme est l’un de ces choix que vous faites et que vous ne regrettez jamais. Quand vous voyez des vaches dans un pâturage avec d’énormes mamelles, vous pouvez dire « désolées, les filles, je n’en suis pas la cause ». En plus d’avoir d’autres avantages, vous avez une empreinte écologique beaucoup plus faible », a déclaré Weia.

Elle ajoute : « Je ne vois aucun inconvénient à être végétalien. Vous vous sentez heureux d’être à la hauteur de vos propres choix et, plus important encore, ce sont des choix éthiques. Le consommateur conventionnel cherche le bonheur dans l’acte de consommer, mais le consommateur éthique consomme moins et trouve plus de bonheur! C’est le cas pour tous les choix éthiques et le véganisme est le plus grand d’entre eux. »

Vegan et ultra marathonien, il vise un nouveau record sur le sentier des Appalaches

Photo : Site Web de Scott Jurek

L’artiste étranger Scott Jurek s’est fixé l’objectif de battre le record du sentier des Appalaches pour la deuxième fois de sa vie en septembre. Sa première réalisation a eu lieu en 2015.

Jurek est végétalien et a été l’un des protagonistes du documentaire de 2018 « The Game Changers », réalisé par Louie Psihoyos, qui présente les avantages d’un régime à base de légumes dans la vie de plusieurs athlètes.

Pour remporter le premier record, Jurek a parcouru un total de 3 508 kilomètres entre les États de Géorgie et du Maine en 46 jours huit heures et huit minutes en 2015, dépassant le précédent record de trois heures, rapporte vegazeta.

Scott, qui est devenu végétalien il y a 23 ans, a maintenant l’intention, à l’âge de 47 ans, de faire à nouveau ses preuves face à l’un des plus grands défis de l’athlétisme. Le changement d’altitude sur le sentier des Appalaches est tel qu’il s’apparente à 16 ascensions du mont Everest. Ces multiples variations rendent l’air plus rare et par conséquent complexifient grandement la respiration. Sur un total de trois millions de personnes qui s’aventurent chaque année sur le sentier, seulement 1 000 terminent l’itinéraire.

Pour atteindre un nouveau record, il a consacré chaque once de son alimentation à cet objectif.

« Je compte sur les œufs végétariens que l’on trouve dans certains sandwiches de la marque Just. J’ai aussi de la crème glacée végan et des smoothies verts avec des épinards et du chou frisé et des trucs comme ça » a déclaré Jurek au journal Great Vegan Athletes (les Grands Athlètes Végans), et de rajouter qu’il consommait des « tonnes » d’huile de noix de coco, d’huile d’olive, d’olives, d’avocats et d’autres sources de graisse qui contient neuf calories pour chaque gramme. »

(Photo couverture : Espaces http://www.espaces.ca/articles/sante-et-nutrition/nutrition/2645-le-regime-vegetalien-adapte-aux-sportifs)