Les politiques de l’UE doivent soutenir les changements alimentaires et l’agriculture durable pour lutter contre le changement climatique.
Alors qu’un nouveau rapport souligne que l’Europe n’est pas préparée à faire face à des risques croissants liés au changement climatique, le plan d’action de l’UE devrait inclure des politiques concrètes visant à réduire le nombre d’animaux élevés pour l’alimentation, à donner la priorité à des pratiques agricoles résilientes avec un meilleur bien-être animal et à soutenir le passage à des régimes alimentaires à base de plantes.
En réponse à la publication de la toute première évaluation européenne des risques climatiques par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), qui a analysé les risques liés au changement climatique dans l’UE et les domaines qui doivent être traités de manière imminente, la Commission européenne (CE) a publié une communication proposant des suggestions d’actions dans six groupes d’impact, parmi lesquels les écosystèmes et l’alimentation.
Parmi les risques les plus graves auxquels l’Europe est confrontée figurent ceux liés à la production végétale : les deux tiers des terres agricoles de l’UE sont utilisées pour la production animale, dont la majeure partie est destinée à la production de cultures pour les animaux d’élevage intensif. Des solutions à l’épreuve du temps et fondées sur la nature ne peuvent être obtenues qu’en élevant moins d’animaux avec des conditions de bien-être plus élevées. Ceci est corroboré par une étude de la Harvard Law School, publiée aujourd’hui, qui indique clairement que les émissions provenant de la production animale devraient diminuer rapidement à partir de 2025.
Bien que le rapport de l’AEE souligne clairement que les politiques actuelles de l’UE ne parviennent pas à faire face efficacement aux risques climatiques, l’avenir d’importants engagements législatifs de l’UE qui amélioreraient la résilience, tels que la révision de la législation sur le bien-être animal et le cadre des systèmes alimentaires durables, reste incertain.
La communication de la CE reconnaît que les actions en faveur d’une agriculture et d’une pêche durables ne suffiront pas à faire face aux risques climatiques, et qu’il est nécessaire de mettre en place des politiques à long terme qui soutiennent les changements alimentaires, en rendant les aliments sains et durables abordables et accessibles. Il est donc décevant que l’objectif climatique pour 2040 récemment publié ne reconnaisse pas suffisamment le rôle de l’évolution des régimes alimentaires ou l’impact significatif des émissions agricoles provenant de l’élevage.
Alors qu’il est de plus en plus évident que des changements systématiques sont nécessaires pour faire face aux risques climatiques pour la production alimentaire, les écosystèmes et la santé, il est impératif que l’UE redouble d’efforts et que des politiques contraignantes puissent soutenir cette transition.
"À maintes reprises, la science nous montre que le maintien du statu quo n’est pas une option. Ce n’est qu’en élevant moins d’animaux avec des conditions de bien-être plus élevées et en créant des environnements alimentaires qui soutiennent les changements alimentaires que l’UE pourra vraiment faire face aux risques climatiques imminents. Malheureusement, les dérogations proposées dans les mesures environnementales de la PAC nous éloigneront encore plus de l’adaptation au changement climatique et de la résilience. Pour soutenir la transition et les investissements dans des solutions à l’épreuve du temps, la CE doit présenter sans plus tarder les propositions législatives promises sur le bien-être animal et le cadre pour des systèmes alimentaires durables." - Camilla Björkbom, conseillère politique en matière de politique alimentaire, Eurogroupe pour les animaux.
Publié le 16/03/2024 18:16
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