La Commission européenne a procédé à un audit des installations en Argentine et en Uruguay qui produisent de la viande de cheval pour le marché de l’UE, afin de surveiller la mise en œuvre et l’application de la législation de l’UE dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la santé et du bien-être des animaux. Les résultats révèlent de sérieuses inquiétudes quant à la traçabilité et à la santé animale.
Alors que les audits ont eu lieu en novembre 2022, les résultats viennent tout juste d’être publiés.
En Uruguay, des inquiétudes ont été soulevées quant à la robustesse du système d’identification et de traçabilité. Il n’y a pas de traçabilité pour savoir si les chevaux ont reçu des traitements médicaux vétérinaires qui peuvent compromettre leur santé et qui devraient les empêcher d’entrer dans la chaîne alimentaire.
Des chevaux non identifiés en provenance du Brésil ont également été trouvés dans la chaîne alimentaire en Uruguay, ce qui est en conflit avec le fait que les importations de viande de cheval en provenance du Brésil ont été suspendues en 2017 en raison de problèmes de sécurité alimentaire.
En Argentine, des lacunes dans l’identification et la traçabilité des chevaux, ainsi que dans la fiabilité des pièces justificatives, ont été soulevées. Les garanties concernant le respect des exigences de l’UE en matière de traitements médicaux reposent actuellement sur des déclarations sur l’honneur des propriétaires, que l’audit a jugées insuffisamment fiables ou fausses.
Le dernier audit a eu lieu en 2018, où des lacunes similaires ont été constatées.
Au cours de ces audits, il a été confirmé que le règlement européen 1099/2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort était systématiquement enfreint. Cependant, le dernier audit a révélé peu de problèmes de bien-être animal. Les établissements sont informés à l’avance des dates de visite des inspecteurs.
L’Animal Welfare Foundation estime que le fait d’avertir à l’avance les audits à venir leur permet de manipuler les résultats et de dissimuler de mauvaises conditions qui compromettent le bien-être des animaux.
Nous appelons au respect des normes de bien-être animal équivalentes à celles de l’UE dans les pays exportateurs, non seulement pour l’abattage, mais aussi pour les centres de transport et d’assemblage. L’accès au marché européen devrait être conditionné au respect de normes de traçabilité et de sécurité alimentaire, y compris l’utilisation de médicaments vétérinaires, équivalentes à celles appliquées dans l’UE.
Étant donné que le respect des règlements de l’UE, en particulier du règlement UE 1099/2009, ne peut être garanti, les importations de viande de cheval devraient être immédiatement suspendues en provenance de l’Uruguay et de l’Argentine.
Sources :
- Eurogroup for the Animals
Publié le 07/11/2023 17:55
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