Selon divers dictionnaires, la viande se définit comme un aliment constitué de tissus musculaires, de chairs, ou encore de toute partie comestible provenant d’animaux, notamment des mammifères, des oiseaux, des reptiles, servant de nourriture, entre autres, pour l’homme. Parmi d’autres animaux que nous consommons, se trouvent les poissons, les mollusques, les fruits de mer, les huitres et les coquillages, mais aussi les crustacés.
L’augmentation de la consommation de ces aliments à l’échelle mondiale est toujours plus grandissante et provoque au fil des années de véritables catastrophes écologiques.
Selon la FAO, 83% de la surface agricole mondiale est utilisée pour l’élevage du bétail (pâturage et production de céréales destinées à les nourrir). Cela contribue à une déforestation intensive, à des élevages industriels toujours plus importants, au gaspillage et à la pollution de l’eau douce et des océans, à l’augmentation des gaz à effet de serre, au réchauffement climatique, à une surconsommation d’énergie, à la disparition d’espèces, mais également au gaspillage des ressources, à des dangers sanitaires. La liste est longue…
Par ailleurs, nous ne le dirons jamais assez… En plus des conséquences néfastes pour notre environnement, la consommation excessive de viande représente un risque non négligeable pour la santé. Les études scientifiques sont de plus en plus nombreuses à révéler qu’elle augmenterait les risques de maladies cardiovasculaires, de cancers, de diabète ou encore d’inflammation de l’intestin.
Une prise de conscience collective entraine de plus en plus d’adeptes au régime végétarien. Nous pouvons dire que ces personnes se sentent concernées autant pour des raisons de santé que par la cause animale.
Selon L214, en 2019, dans le monde, les activités d’élevage et d’abattage ont concerné plus de 80 milliards d’animaux terrestres et plus de 300 milliards d’animaux aquatiques. Dans le même temps, plus de 1 000 milliards de poissons sauvages ont été pêchés.
La FAO prévoit, d’ici à 2050, une croissance de 73% de consommation de viande, liée à l’augmentation de la population et au développement des pays émergents.
Selon les derniers rapports, on nous annonce que l’élevage augmente le réchauffement de la planète plus vite que l’utilisation des transports.
Il n’en fallait pas moins à la Start-up britannique Zelp pour fabriquer des masques anti-méthane et à Cargill, le géant de l’agroalimentaire et du négoce de matières premières agricoles, pour saisir l’occasion de commercialiser ces masques capables d’absorber le méthane renvoyé par les vaches et de le transformer en CO² !
Et dire qu’il suffirait de diminuer notre consommation en provenance des animaux pour réduire bon nombre de nos problèmes !
Selon une étude anglaise, l’adoption massive d’un régime végétarien au niveau mondial suffirait à réduire de deux tiers les émissions de CO² liées à l’alimentation.
Sans l’élevage intensif d’animaux, de nombreuses terres utilisées pourraient servir à planter des fruits et des légumes, mais également des céréales et des légumineuses, et enfin stopper la déforestation de façon définitive. Le retour d’arbres ou de végétaux sur ces terrains permettrait d’absorber davantage de CO². L’absence de bêtes d’élevage dans de nombreuses régions réduirait énormément la consommation d’eau dans le monde entier
Nous l’aurons compris, toutes les raisons sont bonnes pour changer notre rapport à la nourriture et supprimer définitivement notre consommation animale. Qu'elles soient philosophiques, médicales, bienveillantes, écologiques, idéologiques, éthiques, à la mode, ou bien encore physiologiques, elles vous rendront toutes heureux et heureuses d’avoir fait le choix d’une vie sans violence envers les animaux.
Cette sensation de bien-être absolu de se dire que nous ne participons plus à toute cette pollution mais surtout à la souffrance et à l’abattage d’êtres vivants pour se nourrir est sans conteste. De ne plus avoir cette motivation égoïste du plaisir de la bouche est sans commune mesure avec le plaisir de voir s’épanouir les animaux et respecter leur droit de vie dans ce monde.
Au cours du 1er Siècle après J-C, Plutarque, philosophe, médecin, moraliste et biographe d’origine grecque, végétarien déjà à son époque, admirait les animaux. Il écrit dans un traité moral sur les animaux, une réflexion d’une évidence frappante, révélatrice de notre indifférence face à la vie : « Mais rien ne nous émeut, ni la belle couleur, ni la douceur de la voix accordée, ni la subtilité de l'esprit, ni la netteté du vivre, ni la vivacité du sens et entendement des malheureux animaux, ainsi pour un peu de chair nous leur ôtons la vie, le soleil, la lumière, et le cours de la vie qui leur était préfixé par la nature. »
A Einstein de déclarer 17 siècles plus tard : « je pense que les transformations et les effets purificateurs d’un régime végétarien sur l’homme sont très bénéfiques à l’espèce humaine. Par conséquent, en choisissant le végétarisme, on sera à la fois heureux et paisible. »
Nous citerons également Pythagore qui, déjà au VIe siècle avant J-C, prenait position contre la consommation des animaux et écrivait : « Abstenez-vous, mortels, de souiller vos corps de mets abominables. [...] la terre, prodigue de ses trésors, vous fournit des aliments délicieux ; elle vous offre des mets qui ne sont pas payés par le meurtre et le sang. Ce sont les bêtes qui assouvissent leur faim avec de la chair, et encore pas toutes car les chevaux, les moutons et les bœufs se nourrissent d’herbe. Il n’y a que les animaux d’une nature cruelle et féroce, les tigres d’Arménie, les lions toujours en fureur, les loups, les ours, qui aiment une nourriture ensanglantée. Hélas ! Quel crime n’est-ce pas d’engloutir des entrailles dans ses entrailles, d’engraisser son corps avide avec un corps dont on s’est gorgé et d’entretenir en soi la vie par la mort d’un autre être vivant ! Quoi donc ? Au milieu de tant de richesses que produit la terre, la meilleure des mères, tu ne trouves de plaisir qu’à broyer d’une dent cruelle les affreux débris de tes victimes, dont tu as rempli ta bouche, à la façon des Cyclopes ? »
De Pythagore à Marguerite Yourcenar en passant par Rousseau ou Léonard de Vinci, nombre de grands intellectuels ont pris position contre la consommation des animaux, bien avant que se constitue l'antispécisme.
Citons également les propos de Voltaire. Ils ne sont pas nombreux mais n'en sont pas moins extrêmement véhéments, comme le prouve cet extrait de ses œuvres complètes, et plus précisément d'une diatribe écrite en 1772 et intitulée Il faut prendre un parti, ou le principe d'action :
« Il ne leur manque que la parole ; s’ils l’avaient, oserions-nous les tuer et les manger ? Oserions-nous commettre ces fratricides ? Quel est le barbare qui pourrait faire rôtir un agneau, si cet agneau nous conjurait par un discours attendrissant de n’être point à la fois assassin et anthropophage ? Il n’est que trop certain que ce carnage dégoûtant, étalé sans cesse dans nos boucheries et dans nos cuisines, ne nous paraît pas un mal, au contraire, nous regardons cette horreur, souvent pestilentielle, comme une bénédiction du Seigneur et nous avons encore des prières dans lesquelles on le remercie de ces meurtres. Qu’y a-t-il pourtant de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ? »
Et dans un autre domaine, comment ne pas mentionner tous ces sportifs de haut niveau qui sont des végétariens convaincus et dont les extraordinaires performances physiques n’ont été en rien affecté par ce régime ?
Force est de constater que ce courant de pensée ne date pas d’aujourd’hui. Il ne vient pas d'apparaitre comme une tendance ou une nouvelle mode. Il est le résultat logique d'un chemin intellectuel, d'un questionnement. Être végétarien ou végan permet d’être en adéquation avec soi-même dès lors que nous avons pris conscience que la consommation d’animaux n’est pas nécessaire à notre survie et qu’il existe beaucoup d’alternatives. Le risque de carence est quasi nul en variant les plats et l’association des aliments. Le régime végétarien est synonyme de bonne hygiène de vie. Il est très riche en fibre, en vitamines et en glucides complexes. Il propose une large variété d’aliments tout en couleur.
On ne peut pas prétendre aimer les animaux et les manger. Il n’y a pas ceux qu’on mange et ceux qu’on aime. Le règne animal est un et indivisible. Il a droit à notre respect et notre protection. Notre intelligence nous a amené au sommet du vivant. A présent, elle doit nous élever encore davantage en nous affranchissant de nos instincts. La vie ne saurait s’éteindre pour quelques instants de plaisir gustatif. Il n’y a rien de festif à l’ôter.
Nous pensons, nous examinons, nous réfléchissons. Dés lors, nous avons une responsabilité morale envers nos amis. Le propos ici n’est pas de convertir ni d’amener à une culpabilité stérile mais plutôt de faire naitre une ferme détermination à ne plus faillir à cette responsabilité.
Publié le 10/06/2021 16:37
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