Le changement climatique et la hausse des températures entrainent de fortes périodes de sécheresse qui frappent durement les agriculteurs d’Amérique centrale. Les Etats Unis ont identifié ces phénomènes comme une des causes sérieuses des mouvements de population vers les Etats-Unis. Les migrants affluent en nombre pour fuir des conditions de vie toujours plus rudes. Comme l’a fort justement rapporté Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis, : «Si des parents et des enfants ne peuvent littéralement pas manger, s'ils n'ont pas accès aux choses essentielles dont tout le monde a besoin pour vivre, bien sûr qu'ils vont fuir».
Fort de ce constat, Joe Biden prend de nouveau le contrepied de son prédécesseur. Il laisse de coté la politique répressive pour adopter une ligne plus concertée et économique afin de s’attaquer aux racines du problème. C’est ce qu’a explique en substance Roberta Jacobson, coordinatrice de la Maison blanche pour la frontière méridionale, : "Nous examinons toutes les options productives pour répondre aux raisons économiques qui poussent les gens à migrer, ainsi qu'aux raisons de protection et de sécurité"
Rappelons que le Président américain, Donald Trump, avait supprimé, lors de son madat, les aides financières au Guatemala, Honduras et Salvador en représailles. Il avait accusé les gouvernements de ces pays de ne pas empêcher efficacement leurs citoyens de migrer. Il avait déclarait alors : «Nous leur avons déjà donné d’énormes sommes d’argent, et nous ne les financerons plus parce qu’ils n’ont rien fait pour nous. »
Aujurd’hui, l’administration Biden a donc décidé de demander à l'Agence américaine pour le développement international (USAID), de débloquer une enveloppe de 4 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros) pour venir en aide aux agriculteurs d'Amérique centrale. L’objectif est double. D’une part, il s’agit d’améliorer les infrastructures locales afin de permettre aux agriculteurs d’affronter les aléas climatiques et de l'autre, contribuer ainsi à tarir le flux migratoire vers les Etats-Unis qui ne cesse d’augmenter depuis les 15 dernières années.
Cette approche plus « humaine » de la migration, comme l’a qualifiée l’administration Biden, sera discutée par Kamala Harris lors d’une réunion virtuelle qu’elle mènera, le 7 mai prochain, avec Andres Manuel Lopez Obrador, Président du Mexique, et Alejandro Giammettei, Président du Guatemala.
Kamaha Harris a expliqué sur CNN que : « Le ministère de l’Agriculture américain va diriger notre attention et nos ressources pour aider les agriculteurs dans cette région qui a été dévastée par des crises liées au climat et à la sécheresse»
Comme il fallait s’y attendre, ces mesures ne sont pas du goût du camp républicain qui s’est empressé de s’opposer à l’idée de transferts en espèces, en la personne de Kevin McCarthy, chef de la minorité républicaine à la Chambre des Représentants des Etats-Unis, en déclarant : « C'est insultant pour les millions d'Américains qui sont sans emploi ou confrontés au désespoir dans notre pays".
Publié le 26/04/2021 11:12
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