L’Amap (Arctiq Monitoring and Assessment Programme – Programme de Surveillance et d’Evaluation de l’Arctique) indique, dans son dernier rapport en date du jeudi 20 mai 2021, que L' Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la planète.
Décidément, les nouvelles en provenance de l’Arctique et de l’Antarctique ne sont jamais très réjouissantes. Plus une semaine quasiment sans une étude démontrant, preuves scientifiques à l’appui, les manifestations du réchauffement climatique dans ces régions du monde.
La hausse des températures impactent de plus en plus fortement la banquise. Elle fond. Elle fond vite et les diverses études scientifiques menées par les chercheurs combinant historicité, relevés d’informations actuelles et projections laissent à penser que sa fonte va s’accélerer. En presque 50 ans, le rapport de l’Amap explique que la température moyenne annuelle en Arctique a augmenté à un rythme trois fois plus élevé que la moyenne mondiale. Entre 1971 et 2019, cette température a atteint 3,1°C quand celle du reste du monde montait de 1° C. Plus préoccupant encore, les nouvelles simulations du projet d'intercomparaison des modèles couplés de phase 6 ont permis de montrer que les températures moyennes annuelles de l'Arctique augmenteront d'ici 2100 de 3,3 °C à 10 °C au-dessus de la moyenne de 1985 à 2014. A ce rythme, la banquise pourrait bien fondre entièrement à la période d’été avant 2050 entre octobre et mai. Il y a quelques mois, le professeur de climatologie Jens Hesselbjerg Christensen soulignait déjà que : « Les changements se produisent si rapidement pendant les mois d'été que la banquise est susceptible de disparaître plus vite pendant les mois d'été que la plupart des modèles climatiques ne l'ont jamais prédit »
Pour rappel : « le projet d’intercomparaison des modèles couplés (CMIP pour Coupled model intercomparison project en anglais) est un projet du programme mondial de recherche sur le climat (WCRP). Ce projet vise à réaliser des simulations climatiques de façons coordonnées entre les différents groupes de recherche, permettant une meilleure estimation et compréhension des différences entre les modèles climatiques. Il permet, en outre, d’estimer l’incertitude due à l’imperfection des modèles dans l’estimation du changement climatique lié à l’homme. » (1)
Rien d’étonnant dès lors, que nous rapportions régulièrement dans nos articles que la superficie de la banquise ne cesse de diminuer entrainant des phénomènes aussi impressionnants qu’inquiétants comme le décrochage d’énormes blocs de glace.
L’objectif de l’Accord de Paris de maintenir la hausse des températures mondiales en dessous des 2° C est plus indispensable que jamais. Les périodes de froid de plus de 15 jours ont déjà presque complètement disparu de l'Arctique depuis 2000. En théorie la banquise se reforme en hiver mais les chercheurs ont fait part de leurs craintes que cela ne devienne de plus en plus compromis. En effet, ils estiment que les risques que la banquise disparaisse avant sa reformation seraient 10 fois plus élevés si la température mondiale augmente de 2 °C comparé à un scénario de 1,5 °C, soit l'objectif de l'accord de Paris.
Les pays qui se retrouveront à Glasgow pour la Cop 26 en novembre prochain devront prendre des engagements forts et, cette fois, les tenir. Toutes les études scientifiques menées concordent, n’en déplaise aux climato-sceptiques. Les hivers dans cette région du globe sont de plus en plus chauds. La faune et la flore souffrent ainsi que les populations locales. Les incendies toujours plus nombreux chaque année font rage en Sibérie et dans les contrées avoisinantes. Rien en l’état actuel des choses ne viendra inverser la tendance.
Le niveau de gravité des conséquences dans les années à venir sera, de toutes façons, étroitement corrélé au niveau des émissions de gaz à effet de serre que l’activité humaine produira. A nous donc de prendre nos responsabilités.
(1) - Source - Wikipedia.
Publié le 24/05/2021 15:26
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