Plus les élections approchent et plus Jair Bolsonaro assouplit sa position écologique.
Le temps des promesses électorales va bientôt sonner. En voici une que le leader brésilien vient de faire aux indigènes yanomami qu’il a toujours considérés avec haine et mépris. Il a promis, hier, dans une vidéo, qu’il a l’intention de mettre un terme à l’exploitation des mines situées sur les territoires des indiens. Il a affirmé : «Si vous ne voulez pas de mines, il n'y aura pas de mines». Ajoutant même qu’il était prêt à avoir recours à l’armée si nécessaire afin de faire respecter leurs droits.
En réalité, ce changement d’attitude de Bolsonaro n’est pas tant une démarche spontanée et compatissante qu’une décision de justice rendue par un juge de la cour suprême du Brésil ordonnant au gouvernement de prendre « les mesures nécessaires » pour protéger les indiens.
Jusqu’à récemment, Bolsonaro ne trouvait rien à redire à l’invasion incessante des terres indiennes par des orpailleurs clandestins. Ces terres sont riches en or et attirent les convoitises. On se souvient de Marinaldo, chef amériendien Yanomami, déclarant depuis sa réserve menacée à propos des « garimpeiros » (chercheurs d’or) : « Il y a 20 000 envahisseurs sur nos terres aujourd’hui ! Nous avons peur en permanence. »
Les indigènes Yanomami occupent la plus grande réserve du pays avec 96.000 km² et quelque 27.000 habitants. Leurs représentants et les organisations de défense de l'environnement dénoncent, depuis 2020, l'exploitation illégale des terres et alertent sur les menaces qui pèsent sur les peuples autochtones. L’extrême tension qui règne depuis de très nombreuses années sur leur territoire, n’a jamais ému le président brésilien ; restant fidèle à sa politique environnementale désastreuse et son peu de scrupules à favoriser la destruction de la forêt amazonienne. La recherche de l’or en est, d’ailleurs, l’une des causes principales.
Région de Auaris et territoire Yanomami
2022 approche à grands pas et les sondages ne sont pas en faveur de Bolsonaro. Actuellement accablé dans son pays pour sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire, on a du mal a penser que les récentes promesses faites au peuple Yanomami ne soient pas une énième manœuvre politicienne. Il serait intéressant de demander son avis au chef Raoni !
Publié le 01/06/2021 12:08
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