Les infrastructures offshore du gisement de pétrole de Kashagan au Kazaksthan sont menacées en raison de la baisse du niveau de la mer caspienne.
Exploité depuis 2016 par un consortium international composé de la compagnie kazakhe KazmunaiGas, le français Total, l'américain ExxonMobil, l'italien Eni, l'anglo-néerlandais Shell, le chinois CNPC et le japonais Inpex, le site est un des plus importants gisements offshore de pétrole du monde. Son exploitation est techniquement très complexe en raison même de la localisation du site. Et ce ne sont pas les récents relevés effectués qui vont calmer les inquiétudes. En effet, le réchauffement climatique assèche la mer Caspienne et fait dangereusement baisser son niveau. Une étude publiée en 2017 a montré que son niveau a baissé de 1,4 mètre entre 1996 et 2015 et qu’il pourrait chuter jusqu’à 18 metres d’ici la fin du siècle. Comme l’a indiqué la North Caspian Operating Company (NCOC) en charge de l’exploitation du site : «La baisse du niveau de la mer Caspienne ainsi que la faible profondeur de la mer dans la zone des installations offshore de Kachagan ont limité l'utilisation des bateaux. Cela constitue une menace pour l'exploitation sûre, ce qui pourrait conduire à l'arrêt complet de l'un des plus grands champs du Kazakhstan».
Le sous-sol de la zone contient des quantités gigantesques de pétrole et gaz naturel estimées respectivement à 50 milliards de barils et 300 000 milliards de m3.
Si ces révélations sont de mauvaises nouvelles pour le consortium, elles sont, en revanche, les bienvenues pour la faune et la flore locales. L’exploitation du site engendre, en effet, une pollution importante qui fait déjà sentir ses effets délétères et fait craindre que la mer caspienne ne suive le même chemin que la mer d'Aral que la culture intensive du coton sur ses affluents sous l’ère soviétique a fait pratiquement disparaitre.
Publié le 08/04/2021 12:30
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