Le jeudi 18 février 2021, un baleineau a été retrouvé mort sur la plage de Titzanim en Israël. L’autopsie du cadavre a révélé une mort par empoisonnement aux hydrocarbures. Les quantités retrouvées à l’intérieur du cétacé étaient très importantes. Cette mort est le résultat de ce qui s’annonce comme la plus grande marée noire qu’ait connu Israël au cours de son histoire. Pour des raisons qui restent encore à élucider des tonnes de pétrole se sont déversées dans la Méditerranée sur environ 170 kilomètres le long des plages jusqu’aux côtes du Sud-Liban. Les estimations avancent le chiffre de 40 % du littoral du pays qui serait souillé par le mazout.
Le journal israélien parle « du pire désastre écologique du pays ». Toute la faune marine est, à présent, touchée et s’il est encore trop tôt pour estimer les dégâts, il est fort à parier qu’ils seront très graves. Les personnes en charge de la nature et des parcs d'Israël s'inquiètent surtout pour les rochers en eaux peu profondes, au bas des falaises côtières, qui servent d'habitat à de nombreux d'animaux.
Des le lendemain, des milliers de bénévoles se sont mobilisés avec des moyens de fortune pour commencer le nettoyage des plages, rejoints rapidement par des membres de l’armée israélienne. Mais les opérations de nettoyage pourraient prendre des mois.
Les autorités israéliennes sont toujours à la recherche du navire incriminé. Avec l’aide des images satellites de l’Agence de sécurité maritime européenne montrant des nappes d’hydrocarbures à 50 kms au large des côtes, elles auraient, pour l’instant, identifié 10 navires présents ce jour-là et susceptibles d’avoir causé cette catastrophe. C’est ce qu’avance Gila Gamliel, la ministre israélienne de la Protection Environnementale. Toutefois, des soupçons se porteraient sur le pétrolier grec « Minerva Helen ». Accusations aussitôt démenties par la société qui possède ce navire et qui est déjà impliquée dans un précédent incident au large de Copenhague en 2018.
A ce stade de l’enquête, la thèse du dégazage n’est pas retenue. Il pourrait s’agir plutôt d’une grave avarie. C’est l’avis de l’ONG Robin des Bois qui déclare à ce propos : «Il ne semble pas qu’on puisse parler d’un dégazage mais d’une avarie grave, à savoir la fissure d’une citerne de fioul de propulsion d’un cargo, pas forcément d’un pétrolier ou d’une des citernes d’un tanker dédié au transport d’hydrocarbures».
Quoi qu’il en soit, intentionnel ou accidentel, ce désastre écologique aura un cout énorme ; pour le gouvernement israélien, d’une part, qui vient de débloquer 11,5 millions d’euros et pour la nature, d’autre part, déjà bien souillée par le plastique, qui mettra de très nombreuses années à s’en remettre.
Publié le 26/02/2021 17:16
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