En octobre 2017, la Californie a voté la « Pet Rescue and Adoption Act ». Entrée en application le 1er janvier 2019, cette loi vise à obliger les animaleries à vendre des chiens, des chats et des lapins en provenance uniquement de refuges ou d’organisations à but non lucratif œuvrant à la protection des animaux.
Le 6 avril 2020, c’était au tour du Royaume Uni de voter la « Lucy’s law ». Quiconque veut adopter un chien ou un chat doit, désormais, s’adresser soit à un éleveur ayant reçu un agrément soit à un refuge.
En janvier 2021, la France emboite le pas. En effet, l’Assemblée Nationale vient de voter la loi interdisant, dans un premier temps, uniquement le commerce des chiens et des chats en animaleries ou jardineries au profit des refuges et des éleveurs agrées. Cette disposition, qui devrait entrer en application en 2024, s’inscrit dans le cadre plus large d’une proposition de loi déposée par la majorité visant à légiférer contre la maltraitance animale.
Au delà du simple fait de veiller à leur bien être, ces lois entendent encadrer le commerce des animaux domestiques. En effet, trop souvent, ils proviennent de filières clandestines ou très peu contrôlées, ce qui laisse libre court à un trafic croissant. Et force a été de constater que beaucoup d’animaleries se sont fournies par ce biais. On y trouve des fermes d’élevage intensif qui « produisent » des animaux vivant dans des conditions déplorables. Ils sont, pour la plupart, retirés bien trop tôt à la mère. Les chiots et les chatons ne sont pas sevrés. Ils n’ont pas évolués dans un cadre propice à leur socialisation et trop souvent, présentent des tares en raisons de mauvaises conditions de reproduction. Autant de raisons qui font, qu’une fois passé l’achat impulsif dans le magasin, il seront abandonnés.
La loi doit, aussi, mettre un terme aux élevages non – professionnels exercés par des particuliers qui ont saisi l’opportunité d’arrondir les fins de mois et pour lesquels il est, également, bien difficile de contrôler les conditions d’élevage. Par cela, elle prévoit d’en restreindre le commerce en ligne, via certains réseaux sociaux – en attendant une interdiction totale. En effet, cette pratique encourage, davantage encore, la marchandisation des animaux et les achats impulsifs.
Au final, et c’est bien là le plus important, la loi vise à inciter les gens désireux d’adopter un animal de compagnie, a se détourner des commerces pour se diriger vers les refuges dans lesquels se trouvent tant d’animaux qui attendent une famille. Non seulement, cette démarche valorise le travail des bénévoles des différentes associations mais également soustrait les animaux à l’euthanasie en raison de leur trop grand nombre ; quand on sait que la France détient le triste record du plus grand nombre d’abandons en Europe. Pour la seule année 2020, ll a progressé de 16 %.
Reconnaitre un animal en tant qu’être sensible et interdire aux animaleries d'en faire le commerce sont de grandes victoires qui en appellent d’autres.
Publié le 23/02/2021 19:54
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