Lutte contre le réchauffement climatique : pour l'ONU, en 2021, ça passe ou ça casse.

«Nous devons faire plus, et plus vite, dès maintenant ». Antonio Guterres monte d’un cran.

Dans notre article du 27 février dernier qui s’intitulait «l’ONU voit rouge», nous évoquions la colère d’Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU , de constater le gouffre qui existait entre les objectifs de lutte contre la hausse des températures fixés lors de la COP 21 à Paris et la réalité des mesures effectivement prises quelques années après. Il déclarait : «En 2021, ça passe ou ça casse pour l’urgence climatique mondiale. La science est claire, pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C, nous devons réduire les émissions de 45 % d’ici à 2030 par rapport à 2010. »

Même son de cloche il y a quelques jours. Antonio Guterres continue de tirer la sonnette d’alarme et va profiter du sommet virtuel organisé par Joe Biden pour rappeler l’urgence à agir. Il déclarait lundi dernier : «Nous sommes au bord du précipice », considérant que 2021 sera l’année de tous les dangers et sera probablement décisive pour inverser la tendance.

Aux cotés de Petteri Taalas, patron de l'Organisation météorologique mondiale, ils ont indiqué que l'année dernière a été l'une des trois plus chaudes jamais enregistrées et que les concentrations de gaz à effet de serre ont continué de grimper en dépit du ralentissement économique provoqué par la Covid 19. «Tous les indicateurs climatiques clés mettent en lumière l'aspect durable et implacable du changement climatique», a déclaré Petteri Taalas. Et les indicateurs n’ont pas manqué en 2020 : record de chaleur en Arctique, fonte dramatique de la banquise, enchainements de phénomènes climatiques extrêmes, acidification des océans.

Il n’est donc plus possible de repousser et d’assister aux effets «desastreux» du changement climatique. Le ton plus qu’alarmiste de l’ONU doit conduire à faire de 2021 l’année « cruciale » qui marquera une rupture.

Mr Guterres a martelé que : «Les pays doivent agir maintenant pour protéger les populations contre les effets désastreux du changement climatique», sans oublier la dimension financière de l’inaction en rajoutant : « les répercussions sont déjà trop coûteuses pour les populations de la planète». Et il espère bien être entendu à l’occasion d’un calendrier fourni de sommets sur le climat.

L’ONU s’est félicitée, par ailleurs, de l’annonce de coopération entre la Chine et les Etats-Unis la qualifiant d’ »essentielle » et qui doit ouvrir la voie vers des ambitions et des objectifs nettement supérieurs de la part de la communauté internationale : «Les pays doivent s'engager à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050».

L’inversion de tendance ne se fera que grâce à un plan d’attaque d’envergure globale et concerté. Les actions de chaque gouvernement, et elles seules, seront déterminantes pour le maintient des températures en dessous des 2° celsius imposés, rejoignant ainsi la déclaration de John Kerry : «Nous ne pouvons pas compter sur un miracle pour enrayer le réchauffement climatique ».