Le changement climatique s’annonce être un défi majeur dans la gestion des villes. En effet, un nouveau rapport du CDP (Carbon Disclosure Projet), ONG qui publie des données d’impact environnemental issues des entreprises, villes et états, paru hier, 12 mai 2021, rapporte que «400 millions de personnes risquent de vivre dans des villes mal préparées aux problèmes climatiques liées au climat ».
Alors que le dérèglement climatique fait sentir ses effets de plus en plus violement au fur et à mesure des ans, la tâche de s’y préparer et d’y faire face se complexifie. Il ressort du rapport qu’une grande majorité des villes dans le monde n’arrivent pas à faire face à ces bouleversements climatiques par manque de préparation. Une gestion efficace nécessiterait d’être proactif et de mettre en place un plan. Or, il semblerait que sur « 800 villes, 43% n'ont pas de plan pour s'adapter aux défis que pose le changement climatique ». Selon les estimations de CDP, ce sont donc prés de 400 millions de personnes qui vont vivre dans des villes mal préparées d’ici 2030 et qui risquent de subir de plein fouet les nouveaux aléas tels que les inondations, les vagues de chaleur, les pluies torrentielles, la sécheresse et pollution de l'air.
Lorsque l’on sait qu’environ la moitié de la population de la planète vit dans les zones urbaines, se mettre en ordre de bataille est plus que jamais une nécessité pour tous les élus aux affaires en charge de la gestion des villes. C’est ce que rappelle Mirjam Wolfrum, responsable de CDP pour l'Europe : « L'urgence d'agir avec des mesures adaptées pour la sécurité de ces citoyens est aggravée par la croissance de la population urbaine ».
Cependant, si beaucoup subissent, d’autres villes prennent les devants et tentent de s’adapter en adoptant des mesures écoresponsables : plantation d’arbres, identification des zones inondables, développement de plans de gestion de crise, recours accru aux énergies renouvelables dans le but de décarboner des agglomérations asphyxiées par le CO². Preuve que la menace est prise de plus en plus au sérieux par les villes, le nombre croissant de participants au rapport annuel de CDP. Il comptait 812 villes en 2020 contre 48 à peine pour la première étude en 2011.
Outre une préparation efficace, se pose le problème du coût des risques climatiques . En effet, le CDP rappelle que : « les villes paient déjà des milliards pour affronter les changements dus au climat et voient la somme augmenter». Or les plans nécessitent également des financements. Selon l'ONG, « un quart d'entre elles disent manquer d'argent pour passer à l'action ». Banque mondiale indique, quant à elle, que : « le coût annuel moyen des dommages causés par les évènements climatiques et autres désastres dans les villes s'élevait à 314 milliards de dollars en 2015 ». Ce montant pourrait grimper à 415 milliards en 2030.
Bien vivre dans les villes à un moment où le climat se manifeste toujours plus sévèrement et fait peser des menaces grandissantes dans tous les secteurs, est un défi et une urgence sanitaire pour les populations. La contribution de tous, pouvoirs publics, financeurs, secteur privé, est incontournable. Qui la législation, qui les fonds, qui les innovations technologiques, voilà les conditions requises à une solide préparation sans laquelle l’air pourrait bien devenir très rapidement irrespirable.
Publié le 13/05/2021 11:48
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