Article mis à jour ce jour.
Il y a quelques mois, nous rapportions la découverte horrible faite par la Guardia Civile espagnole : une fosse commune remplie de dizaines de chiens morts trés probablement dans des conditions indescriptibles de cruauté et de souffrance. On se posait alors la question de savoir si l’horreur a des limites et si la cruauté humaine n’est pas inspirée directement par le diable en personne.
Au dela de cette terrible découverte, nous souhaitons de nouveau mettre en lumière le sort de ces chiens qui vivent un véritable martyre. La réalité est d'autant plus triste que malgré le travail de toutes les organisations militants en faveur des droits des animaux, des articles de presses et des reportages, la situation n'a pas bougé.
Rappel des faits de l'époque : la découverte que vient de faire le Service de Protection de la Nature de la Garde Civile Espagnole en est une nouvelle illustration.
Les faits rapportés par les autorités se sont déroulés à Cuenca, une commune d’Espagne située dans la communauté autonome de Castille-La Manche.
Ils ont découvert une fosse commune dans laquelle se trouvaient des dizaines de chiens de chasse morts. Les premières constations ont permis d’établir que les chiens ont été jetés intentionnellement. Les différents stades de décomposition des chiens laissent à penser que cet endroit est utilisé par les chasseurs depuis plusieurs années. Les autorités rapportent que « des cadavres d’animaux ont été retrouvés enfermés dans des sacs plastiques. De toutes évidences, les chiens ont été jetés depuis le haut du gouffre, et abandonnés au fond de la fosse dont ils ne peuvent pas sortir, où ils sont morts de faim et de soif, quand ils n’ont pas été tués par la chute ou battus à mort au préalable. »
Pour bien comprendre le calvaire que subissent ces chiens que l’on nomme Galgos, il faut comprendre leur « utilité ». En Espagne, la chasse au lièvre avec des lévriers est une tradition ancestrale, et chaque chasseur élève ses lévriers pour les utiliser. Ils n’ont, en fait, pas plus d’importance qu’un outil de chasse.
L’association Galgos France qui a vocation de recueillir les animaux blessés afin de leur trouver un endroit pour vivre dignement, nous explique le parcours d’un Galgos en Espagne : « À la fin de chaque saison de chasse en Espagne, ce sont des milliers de ces doux et magnifiques chiens qui sont, comme chaque année, sacrifiés, abandonnés, tués par pendaison lente (selon la méthode du pianiste), brûlés vifs, mutilés, et pire encore.
Les plus chanceux sont recueillis par les refuges, qui doivent faire face à un afflux massif de chiens, souvent nécessitant des soins, et engendrant par là même des frais conséquents. Les autres finiront agonisants dans un coin, ou récupérés par la Garde civile et portés dans les « perreras », fourrières insalubres où ils seront gazés au bout de 14 jours, période légale d’attente, sans aucun soin (parfois avec des membres brisés ) et sans aucune chance d'être proposés à l'adoption.
La maltraitance qui accompagne les abandons est liée à l’orgueil, car un chien qui a mal chassé déshonore son propriétaire, et cet affront doit être lavé par le sang, d’où une mort lente et dans la souffrance ».
Il faut savoir que la législation en vigueur en Espagne sur le droit des animaux ne serait pas appliquée envers les propriétaires de Galgos. La fierté "bafouée" du chasseur dont le(s) chien(s) n'a/n'ont pas chassé à hauteur des exigences du propriétaire, autoriserait ce dernier à punir son ou ses chiens en les torturant et en leur imposant la mort qu'il choisit, le Galgo subissant cependant son sort et revenant parfois même vers son maître, amputé, éborgné...
Le statut de ce chien est quasi nul en Espagne. Il ne bénéficie donc d’aucune protection comme les autres animaux de compagnie.
Chaque année, ce sont des milliers de ces chiens qui sont abandonnés, suppliciés, mutilés et tués par leurs maîtres, en toute impunité.
Evidement, la funeste découverte de la Garde Civile est un de ces dépotoirs dans lesquels les chasseurs viennent se débarrasser de leurs chiens sans être vus ni inquiétés. A en juger par le nombre de cadavres et le choix d’une zone très difficile d’accès, il est fort à parier que l’endroit était notoire au sein de la communauté des chasseurs.
On souhaiterait que de telles horreurs soient lourdement punies mais on ne peut s’empêcher d’en douter. On connait le poids que peuvent avoir les traditions, fussent-elles synonymes d’autant de bêtise et de barbarie. Ces pratiques sont connues de tous et néanmoins, elles existent encore de nos jours.
Toutefois, Carolina Rey, porte-parole de l’association espagnole de défense animale Hogar de Paz (Le foyer de la paix), a déclaré qu’elle allait porter plainte et poursuivre en justice les auteurs de ces actes ignobles.
Cet article est l’occasion pour l’équipe de ce journal d’une part, de remercier vivement toutes les personnes œuvrant aux seins des associations afin d’apporter soins et assistance à ses chiens et d’autre part, de dénoncer une telle cruauté à défaut de la comprendre.
Publié le 24/03/2022 19:14
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