Voici un bien triste rapport qui vient d’être publié. Il concerne une fois de plus la destruction des forêts et plus précisément la forêt vierge tropicale.
Le Global Forest Watch a dévoilé les résultats d’une étude fondée sur des données satellite montrant une nette aggravation de la situation pour l’année 2020. La forêt tropicale disparait à un rythme très rapide et avec elle, tous les écosystèmes.
Ou trouve t-on la forêt vierge tropicale ?
le Brésil (en Amazonie), la Bolivie (en Amazonie), la République démocratique du Congo et l'Indonésie regroupent plus des deux tiers de ces forêts. La répartition géographique s’opère de la façon suivante : l'Amazonie, le bassin du Congo en Afrique et l'Asie du Sud-Est sont les trois principaux massifs forestiers tropicaux. 50 % de la forêt tropicale se trouvent sur le continent américain, 30 % en Afrique et 20 % en Asie.
Selon le rapport, ce sont « 4,2 millions d'hectares de forêts primaires tropicales, cruciales pour la biodiversité de la planète et le stockage du carbone, soit 12% de plus que l'année précédente » qui ont été détruits. Si l’on regroupe tous les types de forêts et plantations, on arrive à une perte de 12,2 millions d’hectares. Comme le souligne Frances Seymour du World Resources Institute en charge de l’étude, cette situation est «une urgence climatique, une crise de la biodiversité, une catastrophe humanitaire et des opportunités économiques perdues".
Sans surprise, c’est encore le Brésil qui se distingue. Nous l’évoquons souvent dans notre journal. La déforestation amazonienne est hors de tout contrôle dans ce pays. Elle y est même encouragée par le gouvernement Bolsonaro au profit, entre autres, d’une agriculture intensive. De l’autre coté de l’Atlantique, le République démocratique du Congo décroche la triste deuxième place de ce classement.
Le rapport met également en lumière une donnée aussi explicite qu’effrayante : les 4 millions d'hectares de forêts tropicales qui ont brulé en 2020 , représentent 2,64 gigatonnes de CO2 émis, soit l'équivalent des émissions annuelles de 570 millions de voitures. On mesure dès lors parfaitement la dimension dramatique de la situation pour une seule année et le risque majeur qui guette l’humanité si nous continuons à bruler les poumons de la planète. Sans parler de toutes les espèces terrestres et de leurs habitats que les forêts abritent. Tout part en fumée pour ne laisser qu’un spectacle de désolation.
Outre les actes délibérés de l’homme à détruire les forêts, on peut aussi ajouter des facteurs aggravants tels que les vagues de chaleur et la sécheresse ; probablement elles-mêmes induites par le dérèglement climatique ! Les incendies gigantesques qui ont ravagé des millions d’hectares de forêts en Australie en sont un parfait exemple. La Taïga n’est pas non plus épargnée. En effet, nous pouvons observer, depuis quelques années, des étés toujours chauds dans certaines régions de la Russie entrainant des incendies de plus en plus fréquents.
Les rapports succèdent aux études. Les signaux d’alerte retentissent et les données scientifiques donnent le vertige. Mais que va-t-il advenir une fois la pandémie maitrisée ? Une fois que toutes les économies mondiales auront activé leurs plans de relance et que la croissance va de nouveau battre son plein ? Que ferons-nous ?
Il n’y a pas de fatalité. Il n’y a que des actes volontaires. Une indéfectible corrélation entre ce que nous décidons et ce qui se produit.
Publié le 01/04/2021 17:55
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