À la suite de la diffusion d’une nouvelle enquête révélant les dessous sanglants de la production de cuirs exotiques utilisés par Hermès, deux « crocodiles » ont manifesté devant l’un des magasins parisiens de la marque.
@Mathilde Mazars
Portant des masques de crocodiles et des sous-vêtements verts, les militantes brandissaient des pancartes en forme de sac de luxe portant les messages « Hermès, arrêtez la torture » et « Hermès, accessoire de meurtre », et rappelant aux acheteurs que des crocodiles souffrent pour des accessoires.
@Michel Pourny
L’action fait partie d’une série de manifestations ciblant l’enseigne partout dans le monde, de Paris à New York en passant par Copenhague et Brisbane, pour son utilisation de peaux exotiques et son projet de construire une gigantesque ferme-usine de crocodiles en Australie, qui emprisonnerait jusqu’à 50 000 crocodiles de mer à la fois.
La cruauté envers les crocodiles n’a rien de luxueuse
Il n’y a rien d’élégant à entasser des animaux sensibles dans des fosses, à les démembrer et à les laisser agoniser. Pourtant, des entreprises de mode comme Hermès continuent d’étendre leurs activités d’élevage de crocodiles en Australie.
Les nouvelles images, tournées dans un élevage dans le Territoire du Nord qui fournit des peaux à Hermès, montrent comment les crocodiles sont électrocutés et tirés hors de leur enclos alors que leur corps est pris de convulsions. Les travailleurs leur tirent ensuite une balle au sommet du crâne à l’aide d’un pistolet à tige perforante captive et leur sectionnent la colonne vertébrale avec un couteau. Un tournevis est ensuite enfoncé dans la plaie, dans le but de brouiller le cerveau du crocodile.
Des enquêtes diffusées par PETA avaient déjà révélé que peu importe d’où proviennent les peaux – ou les « normes » vantées par les marques – des êtres intelligents et sensibles sont emprisonnés dans des conditions sordides et subissent une mise à mort violente et terrifiante. Dès leur éclosion, les crocodiles dans les élevages sont privés de tout ce qui est naturel et important pour eux, ils sont confinés dans de petits enclos en béton et ne peuvent pas nager librement.
Des images tournées dans d’autres élevages fournisseurs d’Hermès montrent des alligators et des crocodiles confinés dans des bassins d’eau fétide et des fosses en béton surpeuplées et des ouvriers tranchant la colonne vertébrale des reptiles et leur arrachant la peau alors qu’ils sont encore vivants. Cette méthode de mise à mort est avérée comme étant inhumaine et des experts ont démontré que les crocodiliens restent conscients pendant plus d’une heure après s’être fait sectionner la moelle épinière. Il faut la peau de trois crocodiles pour fabriquer un seul sac à main Hermès.
Peaux exotiques et maladies zoonotiques
Parce que les crocodiles élevés pour leur peau sont maintenus entassés dans des conditions insalubres, les experts de la conservation avertissent que la prochaine pandémie pourrait provenir de l’industrie de la mode.
À l’instar d’un « marché humide », d’où provient probablement la COVID-19, les élevages de crocodiles constituent un terrain propice à la prolifération de nombreux agents pathogènes zoonotiques, tels que la salmonelle, le vibrion, Aeromonas spp., Pseudomonas spp., E. coli, la trichine et le virus du Nil occidental, dont on a constaté que les crocodiliens étaient porteurs et pouvaient les transmettre aux humains.
La bonne nouvelle est que les peaux exotiques sont en train de perdre la faveur des créateurs et des consommateurs. Déjà, des marques de luxe comme Calvin Klein, Tommy Hilfiger, Chanel, HUGO BOSS, Victoria Beckham et d’autres ont abandonné le crocodile et d’autres peaux.
Il est maintenant temps d’investir dans des projets humains, durables et tournés vers l’avenir, et non de construire de nouveaux élevages industriels pour tourmenter les animaux et créer un terrain propice à de nouvelles pandémies. Il est important de soutenir PETA afin d'exhorter Hermès de se débarrasser des peaux exotiques dès maintenant.
Publié le 23/09/2021 17:37
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