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Etes-vous prêts à manger des insectes ?

L'Entomoculture | Publié le 08/04/2021 13:00

La population ne cesse d’augmenter. Selon la revue « the Lancet », la population mondiale pourrait atteindre les 9.7 milliards d’individus à l’horizon de 2050. Pour faire face aux besoins nutritionnels de cette population, la production alimentaire actuelle devra doubler.

En fonction des origines géographiques et culturelles, les insectes s’affichent dans les menus comme n’importe quelle autre source de protéines. L’élevage des insectes, appelé l’entomoculture, est une filière émergente qui est, peut-être, promise à un grand avenir. Ce mouvement international se met en place depuis plus de 10 ans.

Le fait de manger des insectes, aussi appelé entomophagie, remonte à l’aube de l’humanité. En effet, les insectes se sont taillés une place de choix dans les traditions culinaires et la culture gastronomique de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Cette technique s’avère être une solution efficace et prometteuse pour l’avenir de l’homme. Ses atouts sont multiples :

  • Scientifiques : pour les firmes qui produisent des insecticides ou bien pour connaitre l’influence des OGM.
  • Médicales : des asticots pour nettoyer des plaies, des larves pour estimer l’heure du décès d’un individu en médecine légale.
  • Agricoles : pour piéger les ravageurs (pucerons et acariens) pour se substituer aux produits chimiques,
  • Commerciales et économiques : production et vente de ténébrions meuniers déshydratés, aussi appelés vers de farine. Elle permet la création de nouveaux emplois et favorise la réduction du gaspillage alimentaire,
  • Alimentaires animales ou humaines : en terme nutritionnel c’est une très bonne source de protéines, de minéraux, et de vitamines.
  • Ecologiques : : valorisation des déchets organiques issus de ressources naturelles végétales ou animales, appelés des biodéchets.
  • Environnementales : Peu d’espace, peu d’eau, peu de nourriture, moins de pollution, moins de déchets.

Avec un impact global réduit (foncier, eau, CO2), l’entomoculture est considérée comme une véritable prouesse de l’économie durable.

Selon la FAO (l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation), au-delà d’un élevage écoresponsable, la consommation de protéines à base d’insectes pour les hommes et les animaux sera l’alimentation de demain. La raison évidente est le gain de place et de ressources nécessaires à ces élevages.

L’utilisation des superficies agricoles nécessaires pour l’élevage des bovins, ovins, porcs, volailles, est lourde de conséquences. Lourdes en termes d’espaces pour les animaux, de terres cultivables, d’eau, de pollution, de déforestation, de transport, d’électricité, …

Toujours selon la FAO, l’élevage de vers de farine, de grillons et de criquets produit cent fois moins de gaz à effet de serre que celui du porc et du bœuf. Et la teneur en protéines des insectes se compare avantageusement à celle du bœuf.

C’est la raison pour laquelle la consommation de protéines d’origine animale (viande) doit diminuer au profit d’autres sources de protéines.

Depuis quelques années, en matière d’alimentation, l’entomoculture fait son apparition dans les pays occidentaux en raison de cette transition agroalimentaire.

Très riche en protéines (environ 50 à 80 % de la matière sèche) et en énergie (20 à 30 % de lipides), les insectes sont considérés comme une alternative crédible.
Pour les animaux d’élevage, comme le porc et les poulets, mais aussi et surtout en aquaculture (75 % du marché potentiel des insectes), les insectes pourraient remplacer une partie du « poisson-fourrage », qui réduira la surpêche et laissera plus de nourriture aux poissons sauvages.

De plus, les insectes valorisent très bien les produits végétaux gaspillés ou inconsommables par l’homme (résidus de l’agroalimentaire).

Leurs digestats sont recyclables en engrais organiques.

Plus de 2000 espèces sont consommées en Afrique, Asie ou Amérique latine, mais seulement une trentaine est étudiée comme aliment potentiel pour l’homme et sept espèces sont autorisées par l’Union Européenne en alimentation animale.

Connaissez-vous la mouche soldat noire ?

C’est une mouche originaire du continent américain qui s’est acclimatée sur tous les continents. Sa présence est associée à celle de matière organique en voie de décomposition : zones d’élevage, lisier, fumier, latrines, composte.

Grâce à sa fécondité et à sa capacité à recycler les déchets, elle fait l’objet de projets de biotechnologies pour la production de protéines et de lipides destinés à l’alimentation animale et humaine.

Son élevage nécessite peu d’eau pour la production de ses larves très gourmandes. Appelées Hermetia Illucens, elles sont capables de manger 10 fois leur propre poids par jour de déchets organiques et de les convertir en protéines. Ces dernières seraient destinées à l’aquaculture, aux animaux d’élevage mais également à la petfood, à savoir l’alimentation destinée aux animaux de compagnie.

L’avantage d’une telle production est qu’elle se réalise sur une très petite surface comparée aux élevages traditionnels pour la production de viande. De plus, les insectes produisent très peu de gaz à effet de serre (GES).

Transformer une mouche en aliment !

L’élevage de la Mouche Soldat Noire est en pleine effervescence dans le monde. Les larves de mouche Soldat Noire sont récoltées avant leurs dernières mues, et utilisées comme source de nutriments.

En effet au Canada, l’ACIA (Agence Canadienne d’Inspection des Aliments) a approuvé l’utilisation de larves d’insectes entières séchées dans les aliments de poulets à griller et jusqu’à 10 % dans les aliments de poissons salmonidés.

L’Union européenne, depuis le 1er juillet 2017, conformément au règlement (UE) 2017/893 du 24 mai 2017, autorise l’utilisation de protéines issues de 7 espèces d’insectes (2 espèces de mouche soldat, 2 autres de ténébrion et 3 de grillon) pour nourrir les poissons issus de la pisciculture et de l’aquaculture.

Une valorisation, peu ragoutante…

Ce qui pourrait paraitre valorisant d’un côté pourrait être sujet à questionnement d’un autre. En effet, la découverte de ces larves mangeuses de déchets organiques est une aubaine pour les professionnels du secteur des déchets. Des élevages éclosent un peu partout dans le monde. En Asie, aux Etats-Unis, en Afriques du Sud, au Kenya, en Europe, des projets de construction d’unité d’entomoculture voient le jour.

Chaque année dans le monde, le gaspillage alimentaire représente environ 1,3 milliards de tonnes. Ces déchets organiques pourrissent et émettent des GES comme le méthane. Les larves des mouches soldat noires ont de beaux jours devant elles. Lorsqu’elles sont gavées de déchets, elles sont séchées, broyées, et transformées en farine pour l’alimentation des animaux et poissons d’élevages, qui, à leur tour finissent dans nos assiettes.

Les insectes dans l’alimentation humaine.

La farine de grillons et les larves du Ténebrion meunier appelées vers de farines sont depuis quelques années utilisés dans l’alimentation humaine. Utilisée pour certaines barres protéinées à destination des sportifs, pour la pâte des crêpes et même pour enfariner des poissons. Depuis 2017, le groupe agroalimentaire finlandais Fazer commercialise un pain aux insectes à base de farine de grillons (3%) additionnée à celles de blé et de graines...

Ces farines d’insectes sont considérées comme un aliment santé et nutritif, qui procurerait en plus des protéines, des Oméga-3 et des fibres.

Selon l'IPIFF (syndicat professionnel européen des producteurs d'insectes), les insectes peuvent être bouillis, frits, séchés ou fumés, et réduits en poudre ou en farine pour être intégrés à des pâtes, barres nutritives, biscuits, ou encore des chips, etc. Les produits à base d'insectes (riches en protéines, minéraux, vitamines, fibres, mais aussi acides gras sains, oméga 6 et 3) peuvent aider à prévenir les carences en nutriments, et l'élevage a une empreinte écologique limitée par rapport aux autres sources de protéines, affirme l'organisation.

À condition d’être alimentés par des plantes sans pesticides ni antibiotiques, les insectes sont d’ores et déjà le plat de demain. Cette nouvelle filière a l’avantage de maintenir des circuits de production très courts et une localisation d’emplois nouveaux.

La France est devenue pionnière dans l’élevage d’insectes et la plus grande ferme d’insectes du monde va s’installer près d’Amiens. Cette start-up française YNSECT devrait entrer en production fin 2021 pour élever des vers afin de produire des aliments protéinés et des engrais. L’objectif d’YNSECT est d’installer une quinzaine d’usines d’ici 2030 en Europe, en Asie et en Amérique du Nord

D’autres entreprises se développent à travers le monde :

InnovaFeed, NextAlim, Mutatec, Entomo Farm ou Agronutris. Mais encore Micronutris, World Ento, Jimini’s, Six Food, AgriProtein, Protix, Wilder Harrier Wilder Harrier

La question de la réhabilitation de la consommation d’insectes dans les pays occidentaux est donc sur la table en raison des enjeux nutritionnels, économiques et écologiques qu’elle implique. Nous allons devoir accepter cette nouvelle alimentation si nous voulons pouvoir nourrir la terre entière.

Bon appétit ....

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