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Et si on jouait à se faire peur ? Chronique d'un scénario catastrophe.

Le point de non retour. | Publié le 18/03/2021 16:23

Différentes études menées par des chercheurs de l’université de Princeton et du MIT aux Etats Unis ont mis en avant des résultats aux allures de scenario de film catastrophe. Mais ici, la réalité pourrait bien rejoindre et même dépasser la fiction.

L’acteur principal est une nouvelle fois le réchauffement climatique. Il pourrait rendre, à horizon rapproché, toute vie impossible dans les régions tropicales. Le territoire menacé est vaste. Il s’étend principalement de l’Amérique centrale et Amérique du Sud, en passant par le centre et une partie du sud de l'Afrique, le nord de l'Australie et une partie de l'Indonésie. Des centaines de millions d’habitants sont concernés. Si nous n’accélérons pas les mesures pour diminuer le réchauffement climatique, la situation dans ces régions sera devenue telle qu’aucune vie ne sera plus possible. C’est en substance ce qu’il ressort des diverses études.

D’ici quelques années, il fera trop chaud et le taux d’humidité sera devenu insupportable. L'étude, publiée il y a quelques jours dans Science Advances se fonde sur des nouvelles données informatiques plus précises qui modélisent les tendances météorologiques à venir et les futures perturbations climatiques dans les régions à risque.

Pourquoi ces régions du monde sont elles plus particulièrement exposées ?

En raison d’un indice que l’on nomme : « indice de température au thermomètre-globe mouillé, de son nom originel wet-bulb globe temperature (WBGT) ». Cet indice mesure à la fois la température, l’humidité et le rayonnement solaire observés dans une région donnée.  Il est le seul indice de température ressentie à tenir compte du rayonnement solaire, contrairement à l’indice de chaleur.

L'indice WBGT a été élaboré par le United States Marine Corps à Parris Island en 1956 pour réduire le risque de traumatismes liés au stress thermique chez les nouvelles recrues et a été révisé à plusieurs reprises. Il est utilisé en hygiène industrielle, mais aussi par les athlètes et les militaires pour déterminer les niveaux d'exposition à des températures élevées.

Rapporté aux études de nos chercheurs, l’indice montre des tendances dramatiques que les climatologues avaient sous-estimées. Le souci n’est pas tant la hausse des températures, qui est évidement inquiétante en soi, que l’élévation du taux d’humidité qui l’accompagne. Et dans les régions concernées par les prévisions, les taux d’humidité sont élevés. La combinaison des deux devient fatale une fois passé un certain seuil. S'il fait trop humide, notre corps ne peut pas se rafraîchir en évaporant la sueur. Or dans les régions humides, l’évaporation de la sueur est ralentie. Si le processus allait jusqu’à s’arrêter, le corps risquerait la surchauffe. La médecine a montré que aucun humain ne peut tolérer une température humide supérieure à 35 ° C, même en s’hydratant abondamment. Les personnes les plus résistantes peuvent continuer à évoluer en exterieur jusqu'à une température humide de 32 °C, mais la valeur de 35 °C est considérée comme une limite théorique de survie.

Des travaux effectués par des chercheurs de l'université de Columbia montrent « qu'entre 1979 et 2017, une température humide de 30 °C, jusqu'alors considérée comme rare, a déjà été atteinte environ un millier de fois ! Celle de 33 °C que les chercheurs pensaient hors d'atteinte a été enregistrée 80 fois. »

Avant la fin de ce siècle, nous pourrions bien assister à des vagues de déplacements de population sans précédent. Les gens fuiront des niveaux de »chaleur humide » insupportables. D’ailleurs, les populations du Moyen Orient et de certaines régions de l'Afrique n’ont pas attendu la fin de ce siècle pour commencer à se déplacer afin de faire face aux chaleurs croissantes et à la sécheresse.

Un journal scientifique rapportait que : "à une température humide élevée (35°C avec un taux d'humidité de 85 %) , le corps humain ne peut être refroidi naturellement pour survivre plus de quelques heures. Ces conditions climatiques sont encore rares. Mais des vagues de chaleur moins importantes ont déjà eu lieu. En 2015, une vague de chaleur a tué plus de 3 500 personnes en Inde et au Pakistan. La température humide observée était alors de 50°C. Une température similaire avait déjà été observée à Chicago en 1995. »

Il faudrait des moyens colossaux pour rendre les régions les plus vulnérables vivables en construisant des infrastructures les mettant à l’abri d’une hyperthermie corporelle. Or, ces catastrophes climatiques toucheront en grande partie des pays pauvres incapables de se protéger. Sans compter les ravages sur les cultures qui représentent la plupart du temps leurs uniques moyens de subsistance.

Un chercheur participant à l’étude indique : » si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas drastiquement et rapidement réduites, ces vagues de chaleurs mortelles pourraient toucher de nombreuses régions du monde dans quelques décennies, avec des effets dévastateurs sur les terres fertiles de l'Indus et du Gange par exemple qui nourrissent des millions de personnes. » Plus effrayant encore, l'étude menée par Eltahir nous dit que faute de réduction des émissions carbone, ces vagues de chaleur toucheront 70% de la population mondiale d'ici 2100.

Vu d’Europe ou des Etats Unis, le Bangladesh parait bien éloigné. Pourtant, les résultats des modélisations ne nous ont pas oubliés. La canicule qu’a connue la France en 2003, par exemple, pourrait devenir un phénomène récurrent. Nos températures estivales pourraient alors régulièrement dépasser les 50°C dans certaines régions du pays. Les scientifiques estiment que les nouveaux records de température seront supérieurs de 6 à 13°C aux records actuels.

Autant de données supplémentaires, s’il en était encore besoin, qui montrent que le temps presse. Il est, par conséquent, plus qu’urgent que les membres signataires de l’Accord de Paris qui se retrouveront en fin d’année à Glasgow pour la Cop 26 mettent tous les moyens en œuvre pour faire respecter, cette fois ci, les engagements. La réponse aux émissions de gaz à effet de serre est, en grande partie, politique. Si l’on ne veut pas devenir les victimes d’une fin dramatique digne d’un film catastrophe, alors on doit tout faire pour contenir le réchauffement climatique. Sinon, gare au point de non retour.

Publié le 18/03/2021 16:23

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