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CO2 et méthane : le duo coupable.

Le méthane, un gaz très polluant. | Publié le 19/09/2021 11:50

Les États-Unis et l’Union européenne devraient annoncer un objectif de réduction d’un tiers des émissions de méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone, d’ici 2030 et pousser d’autres pays à se joindre à eux.

Selon le Dr Pep Canadell, chercheur en chef au centre des sciences du climat du CSIRO.( Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation ou CSIRO : organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique. Il a été fondé en 1916 sous le titre originel d'Advisory Council of Science and Industry.), « le méthane est la plus grande source de réchauffement climatique après le dioxyde de carbone et a causé environ un quart du réchauffement que le monde subit déjà en raison des émissions de gaz à effet de serre. »

Toujours selon Mr Cabadell, « alors que l’Europe et les États-Unis passent du charbon au gaz naturel – qui est en grande partie du méthane – pour la production d’énergie, les émissions ont augmenté rapidement »

Le méthane, ou CH4 (molécule d'un atome de carbone couplé à quatre atomes d'hydrogène), est un gaz naturellement présent dans l'atmosphère. Il est émis, notamment, par les végétaux en décomposition. Mais les activités humaines conduisent aussi à en augmenter la concentration dans l'atmosphère. Or, le méthane est un puissant gaz à effet de serre, qui contribue à la fois directement et indirectement au réchauffement climatique. Le méthane est présent à l’état naturel sur la Terre.  On le retrouve dans des régions naturelles peu ou pas oxygénées, comme les marais. Il est produit par les organismes vivants (végétaux, animaux…) sous l’effet de la fermentation ou de la digestion. Incolore et inodore, le méthane constitue 90% du gaz naturel, qui est la troisième ressource énergétique mondiale utilisée après le pétrole et le charbon. Le méthane est le seul hydrocarbure qui puisse être obtenu par un procédé naturel. Il représente un risque pour l’environnement, car le méthane est l’un des principaux gaz à effet de serre.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime ainsi que l'impact d'une unité de masse de méthane sur le climat est équivalent à 84 fois celui du CO2 sur une durée de 20 ans. Sur une période de 100 ans, l'impact du méthane reste 28 fois plus élevé que celui du CO2. Ces caractéristiques en font un bon candidat pour réduire efficacement nos émissions de gaz à effet de serre.

Malheureusement, les émissions de méthane provenant des secteurs du gaz et du pétrole ont augmenté cette année, montrent des images satellitaires réalisées par le cabinet de conseil Kayrros, alors même que les émissions de CO2 reculaient sous l'effet de la crise économique. Les principaux pays concernés par ces fuites sont les Etats-Unis, la Russie, l'Algérie, le Turkménistan, l'Iran et l'Irak.

Lorsqu’il est brûlé pour produire de l’énergie, le méthane produit environ un tiers de la quantité de dioxyde de carbone que le charbon produit pour créer la même quantité d’électricité.

Les États-Unis et l’UE se sont accordés sur l’objectif de réduire les émissions de méthane d’environ un tiers par rapport aux niveaux de 2020 d’ici la fin de cette décennie et demanderont à d’autres grandes économies de les rejoindre via un engagement mondial sur le méthane, selon des projets de documents consultés par Reuters.

Bryce Kelly, professeur agrégé en sciences de l’environnement spécialisé dans la mesure des émissions de gaz à effet de serre à l’Université de NSW, a déclaré que l’année dernière avait vu la plus forte augmentation des émissions de méthane depuis 1984. La cause n’est pas encore entièrement comprise, mais on pense qu’elle inclut l’augmentation de l’agriculture et de la consommation de gaz. Réduire les émissions de méthane d’une quantité significative est techniquement faisable, mais prendrait un changement significatif dans les pratiques économiques et industrielles, a-t-il déclaré.

« Nous devons être extrêmement ambitieux pour réduire le méthane. Cette annonce [des États-Unis et de l’UE] est une nouvelle fantastique. »

Le pacte intervient alors que le monde se prépare pour les négociations sur le climat de la COP26 à Glasgow, où les Nations Unies feront pression pour que les dirigeants s’engagent à atteindre des objectifs de réduction des émissions à l’avenir qui mettraient le monde sur la bonne voie pour maintenir le réchauffement aussi près que possible de 1,5 degré, comme convenu lors des négociations à Paris en 2015. L’ONU devait publier une évaluation des objectifs pour 2030, connue sous le nom de contributions déterminées au niveau national (NDC), montrant qu’ils sont encore pour la plupart insuffisants et, dans certains cas, qu’ils s’aggravent.

Publié le 19/09/2021 11:50

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