Dans ce journal, nous évoquons régulièrement le problème majeur de la fonte des glaces dans le monde, soit au travers de l’impact qu’elle peut avoir sur des espèces animales soit au travers de l’altération des éco-systèmes qu’elle entraine.
Voici une nouvelle étude scientifique parue hier dans la revue Nature qui n’est pas de nature à nous rassurer. Bien au contraire.
Nous savions que le réchauffement climatique est la cause principale de la fonte des glaciers. L’étude met en avant des résultats affinés et conclut que la fonte s’est accélérée au cours des 20 dernières années et qu’elle est la cause d’une hausse du niveau de la mer de plus de 20 %.
Romain Hugonnet, auteur principal de l'étude et chercheur à l'université ETH de Zurich et l'université de Toulouse, nous explique que les progrès effectués dans la technologie, notamment, celle de l’imagerie satellite, permet, aujourd’hui, d’obtenir des cartographies beaucoup plus précises. Là où les scientifiques pensaient que seuls certains glaciers majeurs subissaient une fonte, ils ont pu déterminer, désormais, qu’en réalité, c’est la totalité des glaces de la terre qui fondent. Comme Mr Hugonnet l’a précisé : «Il y a beaucoup de régions où on ne savait pas comment les glaciers évoluaient. la première cartographie complète de l'amincissement des glaciers dans le monde montre que tous les glaciers fondent». Et de rajouter : «En excluant les zones en périphérie du Groenland et de l'Antarctique, donc en gardant 70% des glaciers de la planète, on passe en 20 ans d'un amincissement moyen d'à peu près un tiers de mètre par an, à deux-tiers de mètre par an. En 20 ans, on a doublé cette vitesse d'amincissement. C'est très inquiétant». Et ce sont , apparemment, les glaciers de l'Alaska, des Alpes et d'Islande qui disparaissent le plus rapidement.
Alors que la COP 26 de Glasgow se profile, nul doute que les résultats de cette étude viendront alimenter les négociations entre les pays signataires et montrer l’urgence à réellement respecter la limite des 1,5 ° Celsius de réchauffement à ne pas dépasser. Rappelons que la température de la terre s’est déjà élevée de 1° Celsius par rapport au début de l’ère industrielle. Cette augmentation a enclenché, depuis un moment, le processus de fonte. C’est ce que rapporte l’étude : "Les glaciers de la planète ont perdu 267 milliards de tonnes de glace en moyenne par an entre 2000 et 2019. De quoi submerger entièrement la Suisse sous six mètres d'eau chaque année. Et la fonte s'est largement accélérée, d'une moyenne de 227 milliards de tonnes par an entre 2000 et 2004 à une moyenne de 298 milliards de tonnes par an entre 2015 et 2019. "
Les conclusions de l’étude rejoignent donc, de façon bien plus précise, les tendances dessinées par les experts climat de l’ONU. Plus surprenant toutefois. La fonte des glaces pourrait présenter un bénéfice à court terme dans l’agriculture en luttant notamment contre le stress hydrique de certaines régions très peuplées se trouvant à proximité de glaciers. L’étude souligne qu’ «À court terme, les glaciers qui fondent de plus en plus vite vont fournir de plus en plus d'eau aux rivières, servant de tampon dans certaines régions comme l'Inde ou dans les Andes dans les périodes arides.
Ce phénomène avait été observé en 2020 au Pérou et rapporté par l’ANA (Agence Nationale de l’Eau). L’agence concluait que le réchauffement climatique avait entrainé en 50 ans une fonte des glaciers de 51 % et la formation de nouveaux lacs . Elle rappelait à l’époque que "Les glaciers sont des écosystèmes très sensibles au changement climatique", ce qui fait du Pérou une zone géographique particulièrement importante à surveiller en raison de sa « chaîne de montagnes tropicales, la plus grande du monde, et de ses 71% des glaciers tropicaux ainsi que 27 des 32 climats du monde ».
Localisation des Glaciers
Point Géo :
Pérou
Capitale : Lima
Monnaie : Sol
Superficie : 1,285 millions km²
Population : 32,51 millions d'habitants
Frontières communes : Equateur, Colombie, Brésil, Bolivie, Chili.
Toutefois, l’étude d’hier conclue sur une note peu réjouissante en expliquant que le niveau des eaux « va atteindre un pic, et la quantité d'eau va rapidement diminuer, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Puis dans quelques décennies la plupart des régions commenceront cette pente descendante».
Publié le 29/04/2021 11:48
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