Communiqué de l'association L214 faisant suite au reportage effectué par l'un de ses membres, il y a quelques jours, dans un abattoir de la marque Bigard. Le Ministre de l'Agriculture, Mr Denormandie s'est emparé de l'affaire et promet des poursuites.
"Hier, nous avons dévoilé une enquête vraiment exceptionnelle. Thomas, un enquêteur de L214, s’est fait embaucher au sein des services vétérinaires de l’abattoir Bigard de Cuiseaux.
Thomas a constaté et documenté les défaillances des services vétérinaires. Il a filmé des vaches suspendues vivantes et conscientes à la chaîne d’abattage, et bien d’autres infractions graves à la réglementation dans ce lieu où 500 vaches sont abattues chaque jour, dans la terreur et la douleur. Il a aussi filmé le prélèvement du sang sur des fœtus de veaux sur le point de naître.
Je vous épargne les détails et les horreurs de tout ce que nous avons découvert là-bas. La souffrance des animaux vous révolte et vous affecte probablement.
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a ordonné une enquête approfondie des pratiques de cet abattoir hier, et a déclaré qu'il prendra « toutes les mesures, et notamment les sanctions, qui s’imposent selon les conclusions de cette inspection ».
Les images, catalyseurs pour changer notre société
Nos images, aussi éprouvantes soient-elles, doivent être vues.
Ce n’est pas pour rien que le groupe Bigard s’oppose à toute transparence concernant la mise à mort des animaux. Au cours de la commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de 2016, Jean-Paul Bigard a déclaré que « l’acte de mort est totalement verrouillé. [..] nous n’avons aucun intérêt à mettre en scène et à ouvrir le début d’une chaîne d’abattage. [...] Bigard, Charal et Socopa investissent des sommes considérables dans la communication. Avec les “Hachés de nos régions”, on voit furtivement, pendant une seconde, un troupeau de vaches normandes, mais tout de suite après on parle de viande et surtout pas de ce qui se passe dans l’abattoir. »
Et pour cause ! Les abattoirs sont des zones de non-droit, où les animaux subissent des violences inouïes. Les images ouvrent les yeux, et les cœurs. Les enquêtes sont indispensables pour faire bouger les lignes.
Pour pouvoir obtenir ces images, votre soutien est nécessaire. Faites un don dès aujourd’hui pour nous permettre de poursuivre notre travail.
Justice doit être rendue
Les infractions dans cet abattoir et les souffrances extrêmes qu’elles engendrent impactent un nombre considérable d’animaux. Elles doivent cesser et être fermement sanctionnées.
Nous avons porté plainte contre l’abattoir pour sévices graves commis envers des animaux. Nous portons également plainte contre l'État pour manquement à sa mission de contrôle de l'application de la réglementation.
Nos actions en justice ont de l’impact. Suite à notre plainte contre l’abattoir de Briec au printemps dernier, un procès est prévu en mai 2022 au tribunal judiciaire de Quimper. L214 sera bien sûr partie civile pour porter et défendre la voix des animaux. Pas moins de 7 chefs d’inculpation ont été retenus, tels que le délit de sévices graves ou actes de cruauté, les mauvais traitements, ou encore les défauts de structure, contre 5 personnes de l’abattoir, dont la directrice. La justice prend enfin au sérieux la souffrance animale !
Publié le 30/10/2021 11:12
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