Incendies dans le Var : le bilan est lourd.

Pendant plusieurs jours, les incendies dans le sud est de la France ont fait rage. Les massif des Maures, ont brûle, et avec lui la réserve naturelle de la Plaine des Maures – l’un des joyaux de la biodiversité de la Méditerranée, unique dans toute l’Europe.

Dans un climat anormal, avec des températures en hausse sur plusieurs jours et un vent très fort, les flammes ont balayé la région, consumant de vastes pans de la réserve naturelle. Plusieurs incendies se sont déclarés sur trois fronts, entre les villages de Grimaud, Vidauban et la Garde-Freinet. La chaleur étouffante et le vent en constante évolution ont sans cesse alimenté les brasiers, entrainant la mort de deux pompiers, des dizaines de blessés et plus de 10 000 personnes ont du être alors que les pompiers se battent pour contenir l’incendie.. Le personnel de la réserve doit respecter les instructions des pompiers afin de se mettre en sécurité et des ressources considérables ont été consacrées à la défense des régions côtières où les maisons et les campings ont subi les assauts des flammes.

Les incendies ont détruit une végétation unique avec des pins et des chênes centenaires, un écosystème et une biodiversité rares, sans parler des tragédies humaines intolérables et des catastrophes économiques et écologiques. Le massif fait la fierté de toute la région du Var, avec sa géologie unique et sa végétation sauvage, où de superbes sentiers traversent les coulées volcaniques et les étendues de grès rouge.

A présent que les feux ont été maitrisés. L’heure est à la prévention. Les pompiers noient, le plus rapidement possible, les dernières fumées pour éviter toute reprise. Depuis plusieurs jours, ils se déplacent au pied de chaque souche sur les 80 kilomètres de lisière qui encerclent la zone brûlée. "C'est un travail de pionnier, c'est un travail qui est fatiguant et harassant, pour éviter que des braises ne se trouvent dans de l'humus ou sous le sol, que des racines elles-mêmes se consument", explique le capitaine Olivier Pecot, sapeur-pompier du Var.

La gestion future de cette région doit impliquer la sauvegarde et la restauration écologiques, avec une compréhension aiguë de la nouvelle situation climatique à laquelle tous les humains de la Terre sont confrontés. Nous n’avons jamais pensé que nous aurions à reconstruire ce sanctuaire de vie et de nature à une telle échelle. Ces dernières années, les méga-incendies de ce type, comme ceux que nous avons connus en 2003, semblaient appartenir au passé – avant cette terrible semaine marqués par des feux hors normes, nos efforts précédents pour prévenir les incendies et intervenir tôt semblaient porter leurs fruits. Mais hélas aujourd’hui, le constat est sans appel : des morts, des blessés, des dizaines de maisons detruités, la disparition de centaines de tortues, de reptiles, de chauves-souris et d’oiseaux, des milliers de plantes et d’insectes rares et protégés, et des hectares d’écosystèmes.

Nous devons également penser à la perte d’espèces qui n’avaient pas encore été enregistrées et qui ne le seront peut-être jamais aujourd’hui. Oui, les habitants méditerranéens se sont adaptés pour faire face au feu, mais dans ce contexte extraordinaire de réchauffement planétaire, ces enfers modifient l’écosystème lui-même – peut-être pour toujours. Bientôt, les résidents, les gestionnaires du parc, les scientifiques et les utilisateurs de ces réserves naturelles dévastées devront se retrousser les manches et trouver un moyen de les restaurer pour les générations futures.

Une fois les risques de reprises écartés, il faudra dresser un état des lieux définitif et constater ce qu’ il reste.