Tout comme ses partenaires européens, l’Espagne mène sa transition écologique. Parmi les nombreux axes envisagés par le gouvernement espagnol, l’hydrogène vert occupe une place de choix. Le pays a l’intention d’utiliser une partie des fonds européens de relance pour développer la production d’énergie propre. C’est ce qu’a indiqué Pedro Sanchez, chef du gouvernement : « Le gouvernement espagnol s'engage fermement en faveur de l'hydrogène vert».
Une enveloppe de 1,5 milliards d’euros étalée sur 3 ans sera allouée dans ce secteur dans le but de faire de l’Espagne le principal « pôle industriel » dans la production d’énergie propre. Le gouvernement a souligné son engagement en rappelant que : «Le soutien ferme à cette technologie permettra de stimuler les investisseurs pour mobiliser jusqu'à 8,9 milliards d'euros d'ici à 2030».
L’Espagne est signataire de l’Accord de Paris et s’est engagée à respecter les objectifs de diminution des emissions de CO² de son pays. Bien que couteuse, la production d’hydrogène fondée sur l’utilisation de sources d’énergies propres, est une bonne manière d’y parvenir.
Les incitations financières mises en place par le gouvernement espagnol devraient attirer nombre d’acteurs privés locaux et étrangers, à l’image de l’américain Cummins, spécialisé dans la fabrication de moteurs, qui a annoncé, en début de semaine, 50 millions d’euros d’investissement dans la construction d'une usine d'électrolyseurs. Cette usine, dont l’installation est prévue dans la région de Castille-La-Manche, devrait produire de l’hydrogène vert dès 2023. Son patron, Tom Linebarger, s’est montré enthousiaste par ce projet et affirme que son usine sera « l’une des plus grandes au monde » avec une puissance annoncée à terme de 1 gigawatt.
Madrid emboite donc le pas de Paris et Berlin dans le développement d’un carburant propre indispensable à la décarbonation de leurs économies. Rappelons que, bien évidemment, une telle démarche n’a de sens que si elle délaisse les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz au profit des énergies renouvelables tels l’éolien ou le solaire.
En Allemagne, dans la ville de Dormagen, la plus grande usine mondiale de stockage de l’hydrogène vert dans un liquide organique devrait voir le jour avec l’’entreprise allemande Hydrogenious LOHC Technologies.
En France, un tel projet est également en préparation. La société McPhy en est un bon exemple. Son dirigeant, Pascal Mauberger , a annoncé la construction d’une usine aux dimensions hors normes sur le territoire de Belfort, qui fabriquera des électrolyseurs. Tout comme la société Cummins, McPhy prévoit 1 gigawatt de production à horizon 2024.
A n’en pas douter, ce nouveau secteur d’activité représente un relai de croissance significatif et s’annonce prometteur en termes d’emplois. Ces quelques exemples montrent que le passage à l’échelle industrielle de l’électrolyse devrait connaitre un fort développement dans les années à venir, aidée en cela par les divers fonds de soutien qui seront créés par les pouvoirs publics.
Publié le 25/05/2021 11:38
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