En complément de notre article du 16 mai dernier sur les ennuis du groupe Bayer dus à l’utilisation par la société Monsanto du glyphosate, nous apprenons que Bruxelles vient de donner son accord à la France d’accorder un crédit d’impôt aux agriculteurs qui décident de renoncer à son utilisation.
Ce puissant herbicide est au centre de multiples plaintes et polémiques à travers le monde. Accusé de causer des dégâts à l’environnement et d’occasionner de graves maladies, nombreux sont ceux qui réclament son interdiction.
On se souvient de l’engagement d’Emmanuel Macron en 2017 d’interdire le glyphosate dans les trois années. Cependant, après maintes déclarations et reculades du gouvernement, force est de constater que pas grand-chose n’a été fait pour tenir cet engagement qui, pourtant, est bien un enjeu de santé publique. Arguant du fait qu’il n’est pas possible de sortir du glyphosate en si peu de temps sans courir le risque de mettre en danger la filière agricole, le gouvernement s’est enfermé, au final, dans une position contradictoire d’où il est bien compliqué de saisir la finalité. En 2019, le Président déclarait : « Je sais qu’il y en a qui voudraient qu’on interdise tout du jour au lendemain. Je vous dis : (…) pas faisable, et ça tuerait notre agriculture. Et même en trois ans on ne fera pas 100%, on n’y arrivera, je pense, pas ». Il y aurait pourtant beaucoup à gagner en terme électoral et d’image, tant l’interdiction de cet herbicide est attendue par l’opinion publique à une époque où les valeurs de respect de l’environnement et de la biodiversité sont portées haut.
Une étape notable vers la disparition de l’herbicide vient, cependant, d’être franchie grâce à la décision rendue par la Commission Européenne.
Cette derniere a, en effet, donné son accord au gouvernement français afin qu'il mette en place un crédit d’impôt d’un montant de 2 500 euros à tout agriculteur qui prend la décision de ne plus utiliser de glyphosate. Dans un communiqué, le ministère de l’agriculture et de l’Alimentation précise que cette mesure « s'applique aux secteurs des grandes cultures, de l'arboriculture et de la viticulture, ainsi que les exploitations d'élevage qui présentent un atelier significatif d'au moins un de ces secteurs de production végétale. »
De son coté, Mr Julien Denormandie, Ministre de l’Agriculture, se réjouit de cette décision : «La Commission européenne vient d'accepter la proposition du gouvernement de mettre en place un crédit d'impôt sortie du glyphosate dès 2021 pour les agriculteurs français». Et de rajouter que ce régime d’aide « est donc déjà pleinement opérationnel et permettra d'accompagner durablement les exploitations qui renoncent volontairement au glyphosate. Je me félicite de la mise en place rapide de ce dispositif simple permettant d'accompagner la transition agroécologique. J'invite donc tous les agriculteurs qui le peuvent à s'en saisir ! ».
Espérons, dés lors, que nos agriculteurs seront nombreux à vouloir profiter de cette aide afin d’accélérer leur transition vers une agriculture biologique.
Publié le 20/05/2021 10:58
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