Le sommet pour le climat, qui s’est tenu jeudi dernier à l’initiative de Joe Biden, s’est achevé avec des annonces d’engagements forts. La grande majorité des chefs d’état a repondu présent et se sont declarés prets à intensifier leurs efforts de lutte contre le réchauffement climatique.
Mais qu’en est-il des pays les plus pauvres ? Ecrasés d’un coté par une dette toujours plus lourde qu’ils ne parviennent pas à rembourser en dépit des divers moratoires et aides supplémentaires accordés, et affaiblis de l’autre par une pandémie mondiale, comment vont-ils pouvoir prendre une part active dans la transition écologique ?
Lutter contre le réchauffement climatique est une action d'envergure mondiale qui va requérir le concours de tous les pays. Cependant, ils ne sont pas tous sur un pied d’égalité et n’ont pas les mêmes armes pour faire face à l’urgence climatique.
Les pays riches en ont conscience et cet effort collectif ne pourra pas s'accomplir sans aider les plus pauvres dépourvus des moyens financiers nécessaires d’effectuer des investissements lourds pour rendre leurs économies eco-compatibles. Comme l’a rappelé la Banque Mondiale : «En alourdissant le fardeau de la dette des gouvernements, qui était déjà à des niveaux records avant la crise, ils se sont retrouvés avec moins de ressources à investir dans une reprise qui mettra également la planète sur des bases plus durables."
Afin de trouver un compromis supportable à cette situation, le FMI et la Banque Mondiale vont mener une réflexion permettant d’alléger la dette des pays pauvres en échange d’investissements climato-responsables. Le groupe de travail s’est fixé comme échéance la COP 26 qui se tiendra à Glasgow en novembre prochain, pour "étudier des options créatives pour aider les pays à relever ces défis simultanés" et présenter les premières pistes.
"Ce travail ne fait que commencer" a indiqué la Banque mondiale. "Mais nous pensons qu'une approche proactive est essentielle : nous devons examiner de près comment les solutions potentielles aux défis du climat et de la dette peuvent être intégrées pour faire face aux principaux problèmes de développement de notre époque." Cet échange de dettes pourrait, en effet, être un moyen efficace pour les pays pauvres d’affronter le changement climatique.
En attendant les premières propositions, Joe Biden a annoncé, pendant son sommet, que les Etats-Unis allaient doubler leur aide publique aux pays en développement d’ici 2024. Toujours dans la même volonté clairement affichée du président américain de marquer la rupture avec son prédécesseur, il a justifié cette aide par la nécessité de «tourner la page de la forte chute des financements internationaux fournis par les États-Unis sur le climat» lors de la précédente administration.
En 2022, le gouvernement américain devrait abonder le Fonds vert pour le climat de 1,2 milliards de dollars supplémentaires.
Pour rappel, le Fonds vert pour le climat soutient les pays en développement dans leur transition écologique. Valorisé à 10 milliards de dollars, il a été mis en place en 2009 et possède son siège en Corée.
Publié le 24/04/2021 11:32
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