Dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte en date du 17 août 2015, la France s’est fixée des objectifs très précis.
Rappelons que cette loi stipule que le pays doit contribuer plus efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique et renforcer son indépendance énergétique, tout en garantissant un accès à l'énergie à des coûts compétitifs.
« Pour l’ensemble des technologies renouvelables. La loi prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % en 2030, et de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025. » (1)
S’agissant de l’électricité produite à partie de l’éolien, la encore, le gouvernement a fixé un cap : pour l’éolien terrestre, la puissance installée devra atteindre 24,1 GW à fin 2023. A l’horizon 2028, ce seront 33,2 GW pour une option basse, et 34,7 GW pour une option haute, qui devront être implantés en France métropolitaine. Quant à l’éolien en mer, l’objectif est d’atteindre 2,4 GW de puissance à fin 2023 et une fourchette de 5,2 – 6,2 GW en 2028.
Actuellement, le Service de la Donnée et des Etudes Statistiques (SDES), du ministère de la Transition écologique et solidaire, indique que la part de puissance est produite essentiellement avec l’éolien terrestre et que la filière se dirige vers 72 % de son objectif 2023 et entre 50 et 52 % de ses objectifs 2028.
Cependant, le développement dans l’éolien ne fait pas l’unanimité.
C’est le cas, notamment, dans les Pays de la Loire ou les pêcheurs regardent l’éolien marin d’un très mauvais œil. Ils s’opposent au projet de parc éolien flottant qui devrait voir le jour dans une de leurs zones d’activité située en Bretagne, à l'ouest de Belle-île et pour lequel le gouvernement a donné son accord.
Ce parc éolien doit à terme développer une puissance de 250 mégawatts sur une superficie d'environ 130 km2. Un autre projet est en prévision qui va faire l’objet d’un second appel d’offres. Cet autre parc qui devrait se situer dans la même zone devrait lui représenter une puissance maximum de 500 mégawatts. Les pêcheurs des Pays de la Loire dénoncent en outre «la décision de l'État d'avancer à marche forcée vers le développement» de ce projet et réclament l’arrêt « de nouveaux développements sans acquisition de retours d'expériences» des premiers parcs en cours de construction.
«Si la zone d'appel d'offres est située dans des secteurs avant tout fréquentés par les marins pêcheurs bretons, plus d'une soixantaine de navires ligériens y sont régulièrement actifs», explique le comité régional des pêches et des élevages marins des Pays de la Loire, dans un communiqué. «La concertation avec tous les marins concernés et la prise en compte des impératifs liés à leur activité sont la clé pour que ces implantations puissent se faire avec l'aval des hommes et des femmes de terrain», juge le président du comité ligérien José Jouneau dans le communiqué. «Les professionnels multiplient les concessions sans que les contreparties annoncées ne soient respectées», dénonce-t-il.
Les négociations entre professionnels du secteur de la pêche et pouvoirs publics s’annoncent âpres. Les uns vont devoir apprendre à composer avec un paysage modifié au nom de la transition énergétique et les autres ne devront pas oublier de «prendre en considération les activités de pêche historiquement présentes sur le secteur» avant de décider de nouvelles zones d’implantations des éoliennes.
(1) - Source : Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.
Publié le 05/06/2021 16:20
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