Pour faire suite à notre article sur les élevages intensifs en date du 7 avril dernier intitulé : Elevage intensif en France : un nouveau reportage choc, intéressons nous à une autre forme d’élevage donnant lieu à autant de souffrances : l’élevage de poules au sol.
Mercredi 21 avril, l’association L214 a dévoilé dans une vidéo tournée dans des élevages des Côtes-d’Armor et de Vendée les conditions de vie de ces animaux. L’on y voit 30 000 volailles entassées sur des étagères dans un batiment fermé, privé d’ouvertures et de lumière naturelle. Dans le lot, nombre d’entre elles apparaissent déplumées, agonisantes ou mortes dont les entrailles sont picorées par les autres poules.
Ce mode d’élevage connait un fort essor et comme l’explique l’association, «il a doublé sa production en cinq ans suite à l'abandon des oeufs de poules en cage par les supermarchés », ce que l’on appelait les œufs de code 3.
Le terme « élevage de poule au sol » est impropre et ne reflète pas la situation exacte. Bien au contraire. Il laisse à penser que les conditions d’élevage sont bonnes et très éloignées de ce que subissent les animaux dans les élevages intensifs. Cela génère de la confusion chez le consommateur. Confusion très largement entretenue grâce à un savant packaging aux slogans valorisants tels que «bien de chez nous» ou «terroir» que l’association qualifie d’«imagerie pastorale des emballages» en total décalage avec la réalité. Emballages assortis de mentions "bien de chez nous" ou "terroir"
Pourtant, la réalité est tout autre et l’association nous la rappelle images à l’appui : « toutes les caractéristiques de l'élevage intensif » : « bâtiments fermés de plusieurs dizaines de mètres de long, remplis de structures métalliques de plusieurs étages, sans paille ni litière, stress et maladies provoquant du "picage" entre poules et du cannibalisme, oiseaux malades ou blessés, laissés sans soin, cadavres laissés au milieu des poules ».
Présenté par l’interprofession de l’œuf (CNPO) comme une alternative satisfaisante aux cages, l’association rétorque et qualifie l’élevage au sol : « d’illusion d’alternative ».
Interrogé par l'AFP, le président de l'interprofession Philippe Juven rappelle que la filière travaille depuis 2016 sur des alternatives aux cages. « Rares sont les bâtiments "cages", qui, quand on les transforme, ont assez de terrain pour faire du plein air », justifie-t-il, critiquant L214 « qui souhaite l'abolition de l'élevage» et de rajouter : « Il y a 48 millions de poules pondeuses en France. Si on devait toutes les mettre en plein air ou en bio, il faudrait plus de 20 000 ha de parcours, ce ne serait pas possible», profitant de l’occasion pour mettre en avant le fait que les consommateurs sont aussi attentifs au prix.
C’est vrai, tout a un prix. A chacun d’entre nous de déterminer celui que l’on est prêt à payer pour faire disparaitre la cruauté.
Publié le 23/04/2021 16:10
Commentaires