Nucléaire en France : que faire des déchets radioactifs ?

Si le nucléaire est une très bonne option pour produire de l’énergie décarbonée, que faire ensuite des déchets ?

L’activité nucléaire engendre des quantités importantes de déchets hautement radioactifs qui nécessitent d’etre stockés dans des endroits sûrs et dans des conditions de sécurité maximum pour le long terme. En effet, les déchets issus du combustible usé des centrales nucléaires sont des déchets de haute activité et à vie longue. Ils demeurent extrêmement dangereux  pendant des centaines de milliers d’années. Le seul moyen utilisé à l’heure actuelle afin de se prémunir de leur radiotoxicité est le confinement géologique. Les déchets radioactifs sont enfouis dans le sol pour un très longue période de temps selon des procédures élaborées et spécifiques.

En France, l’Autorité de sureté nucléaire prépare un grand plan en vue de la gestion des presque 2 millions de mètres cubes de déchets radioactifs que compte le pays. Elle exhorte, d’ailleurs, à faire vite. Elle a récemment déclaré : «Des décisions seront nécessaires, à court terme, afin que des filières de gestion sûres soient disponibles pour tous les types de déchets radioactifs dans les 15 à 20 ans à venir» . Elle n’hésite pas à utiliser un ton quelque peu alarmiste en rajoutant : «qu'à défaut de décision prise dans les cinq prochaines années, aucune filière de gestion ne serait opérationnelle dans les 20 ans qui viennent. Les besoins capacitaires de stockage des déchets ne seront (alors) donc pas assurés».

Le site de stockage retenu par les pouvoirs publics est dans la Meuse, plus précisément à Bure. Il est prévu de placer ces déchets à 500 mètres sous la terre à partir de 2035. Comme on peut s’en douter , ce projet qui portera le nom de Cigéo et dont le coût est estimé à 25 milliards d’euros, est l’objet de toutes les critiques de la part de nombreuses organisations environnementales qui n’en veulent pas. Pourtant, les millions de mètres cubes de déchets radioactifs sont bien là et il s’agit de se montrer pro actif afin de trouver la meilleure solution car comme l’ASN le concède : «l'entreposage de longue durée ne peut pas constituer une solution définitive»