Nous savons que la hausse des températures contribue à l’apparition d’aléas climatiques toujours plus fréquents et dramatiques. Les pèriodes de fortes pluies succèdent aux épisodes de froid intense qui, eux mêmes, succèdent aux vagues de chaleur meurtrière. Ce que l’on savait moins en revanche, c’est à quel point ces pèriodes de canicules peuvent tuer.
D’après un étude publiée le lundi 31 mai 2021, ce sont prés de 100 000 personnes dans le monde qui décèderaient des suites de canicules directement en lien avec le changement climatique ; soit 37 % du total des décès liés à la chaleur dans le monde. Selon les chercheurs, cette mortalité n'est pas due exclusivement à l'élévation brute des températures estivales mais aussi à la durée des épisodes caniculaires, à la hausse des températures nocturnes par rapport à celles de la journée et au taux d'humidité. Pour Antonio Gasparrini, auteur principal de l'étude et professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, ces résultats démontrent que «le changement climatique n'est pas quelque chose qui relève d'un avenir lointain. Nous pouvons en mesurer les impacts négatifs sur la santé, en plus des effets environnementaux et écologiques déjà connus».
Les auteurs de cette étude soulignent en outre que les résultats obtenus au moyen de méthodes de modélisations complexes, pourraient être en deçà de la réalité dans la mesure où il n’a pas été possible d’obtenir de données fiables de la part des pays d’Afrique centrale ou d’Asie du Sud qui sont, pourtant, fortement impactés par les vagues de chaleur.
Pour le reste du monde, la ventilation des résultats est plus précise. Dans les pays développés, Etats-Unis, Australie, France, Grande-Bretagne ou Espagne, les chiffres de décès attribuables au réchauffement varient de 35% à 39%, mais cette moyenne monte au-dessus de 40% dans des pays comme le Mexique, l'Afrique du Sud, la Thaïlande, le Vietnam ou le Chili. Et il dépasse 60% dans certains pays comme le Brésil, le Pérou, la Colombie, les Philippines, le Koweït ou le Guatemala.
Preuve que les phénomènes de météo extrêmes ne détruisent pas que la nature, ils affectent aussi le vivant.
Publié le 01/06/2021 15:47
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