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Croissance chinoise. | Publié le 13/03/2021 19:02

Les effets de la pandemie due au COVID 19 ont eu des consequences visibles sur l’environnement. Pendant des mois, nos economies ont tourne au ralenti et les emissions de gaz à effet de serre ont significativement diminué. Dès lors, le lien semblerait évident à établir. Si l’on veut atteindre les objectifs climatiques fixés par les diverses instances internationales pour les échéances de 2030 et 2050, il nous suffit de conserver un rythme de croissance inférieur à tout ce que nous avons connu jusqu’à present. En effet, simple en theorie mais la realite risque d'être tout autre.

Toutes les économies mondiales mettent en place des plans de relance afin de booster la consommation. Aprés les mesures de soutien dans les divers secteurs afin d’eviter les faillites en cascades, les gouvernements préparent, à présent, l’aprés COVID. Bien qu’encore à la peine, les derniéres prévisons du FMI indiquent que les PIB mondiaux devraient reprendre des couleurs à partir du deuxieme semestre 2021. Aidées en cela par les campagnes de vaccination, les économies mondiales vont se relever du COVID 19 ; chacune à son rythme.

il en est une, cependant, qui s’est redressée de facon spectaculaire. Apres une maigre contraction, l’économie chinoise se dirige vers un rebond de 8 % pour 2021. Alors que l’épidémie a démarré en Chine, l’économie du pays a fait montre d’une résilience impressionnante. Quant les pays occidentaux ont subi les vagues épidémiques successives, la Chine a pris des mesures fortes et radicales. A ce point efficaces que l’économie chinoise a même su profiter des opportunités commerciales que le virus a créés. C’est ainsi que l’on a pu voir les exportations chinoises augmenter fortement. Le pays a réussi le tour de force d’exporter du matériel médical pour combattre un virus qui, faute de preuves suffisantes à ce jour qui montreraient le contraire, a démarré à l’intérieur de ses frontières. Confinements et télétravail ont fait bondir les besoins en matériel informatique. La Chine a répondu présent. Dans le même temps, elle a profité des plans de soutien à la consommation des gouvernements étrangers obligés d’importer.

Face à ce constat, comment est il possible de concilier croissance économique et diminution des impacts environnementaux ? Par quel tour de passe-passe arriverons nous à consommer toujours plus sans retomber dans les travers habituels aux conséquences désastreuses ?

Cela ne peut passer que par une remise à plat fondamentale de nos modes de consommation, une volonté indéfectible de consommer désormais juste et bien. C’est ce que souligne l’Agence Europeene de l’Environnement : « Le Green Deal européen nécessite non seulement des changements technologiques, mais aussi des changements dans la consommation et les pratiques sociales. La croissance est enracinée culturellement, politiquement et institutionnellement. Le changement nous oblige à surmonter ces obstacles démocratiquement. Les sociétés doivent repenser ce que l'on entend par croissance et progrès et leur signification pour construire un monde durable, pour ne plus les envisager d’un point de vue seulement quantitatif mais aussi qualitatif" .

Si la pensée est noble, ca ressemble quand même à une belle utopie. Une démarche qui présuppose l'être humain comme un consommateur non plus avide mais avisé, mesurant ses achats à l’aune de la décarbonation ; une industrie empreinte de mesure , toute dans la retenue, ayant les seuls indicateurs climatiques en ligne de mire.

Pourtant le triptyque croissance forte, consommation élevée, dérèglement climatique est on ne peut plus réel. On peut saluer l’AEE dans ses efforts d’éveiller les consciences quand elle déclare :"Que pourrait-on réaliser en termes de progrès humain si le pacte vert européen était mis en œuvre dans le but spécifique d'inspirer les citoyens, les communautés et les entreprises européens à créer des pratiques sociales innovantes qui ont peu ou pas d'impacts environnementaux tout en poursuivant une croissance sociétale et personnelle ?".

On ne peut qu’approuver de telles paroles. Mais cette déclaration vient se heurter aux 8% de croissance de la Chine qui affiche une vigueur insolente de son économie. Elle est la tête d’un train qui ne demande qu’à se reformer, plus vite et plus fort.

Au final, la voie de la modération et de la justesse ne sera pas facile à trouver. Mais s’il fallait retirer du positif à la pandémie que traverse le monde et de la pause qui en est résulté, ce sont les réflexions sociétales et environnementales qui se sont multipliées. Ce n’est plus uniquement le consommateur qui s’interroge, mais également le décideur. C’est aussi l’investisseur et l’actionnaire qui font pression sur la stratégie de transition des groupes. C’est un groupe entier qui claque la porte car il est en désaccord avec la ligne suivie par sa corporation.

Etrange monde multi - schizophrénique qui se profile ; des gouvernements qui n’ont de cesse d’injecter des milliards pour soutenir leurs économies et relancer la consommation et qui dans le même temps, se réunissent pour décider de politiques climatiques fortes. Des consommateurs poussés naturellement et culturellement à acheter toujours et encore alors qu’ils sont conscients et journellement informés des excès destructeurs infligés à notre terre. Des groupes et des industries soumis à la concurrence, soucieux de rentabilité, pressés par les actionnaires et qui, pourtant, sont une pierre angulaire dans la lutte contre les dangers qui nous menacent.

L’industrie du pétrole en fournit un bon exemple. Les pétroliers ont affiché des résultats catastrophiques en 2020. Les cinq majors ont perdu 77 milliards de dollars en 2020. L’écosystème de cette industrie s’en est trouvé fortement bousculé. Un journal spécialisé rapportait que : «Les actionnaires mettent la pression sur la stratégie de transition des groupes, tandis que ces derniers mettent en demeure leurs associations professionnelles de changer. Ainsi l’American Petroleum Institute, très rétif à l’idée de toute réglementation climatique jusqu’à très récemment, vient d’évoquer la pertinence d’une taxe carbone ». Et le même journal de rajouter : » Il y a quelques semaines, Total avait frappé un grand coup en quittant l’American Petroleum Institute (API), la plus grande association professionnelle de pétroliers américains et l’une des plus influentes au monde. La major française estimait alors que l’Association avait adopté des positions éloignées des ambitions de l’Accord de Paris en demandant par exemple des déréglementations en matière d’émissions de méthane ou en s'opposant à l’essor des véhicules électriques. Moins engagés, d’autres pétroliers expliquaient mener une revue de leurs engagements dans les associations professionnelles. »

Les divers vaccins vont surement mettre un terme à la pandémie. Mais viendront-ils aussi sonner le glas du discernement ? Conduiront-ils à attenuer les penchants naturels de l'humanité à consommer toujours plus ? Nous conduiront-ils vers des comportements plus mesurés ? Vont-ils nous aider à prendre les bonnes décisions pour nous permettre de négocier, de la meilleure manière, le tournant vers ce que tous nomment desormais : l’après covid ?

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