Nous retenons notre souffle par anticipation car les 10 prochains jours de la COP 26 qui promettent un grand suspens, peuvent ou non donner lieu à une véritable feuille de route. L'histoire de ces réunions, souvent biaisées d'ailleurs, n'a révélé, jusqu'à présent, qu'une succession de vaines promesses, de belles paroles et de voeux pieux pour faire de la Terre un endroit habitable pour tous.
Pourtant, dans le sillage de la Covid 19, nous avons vu un monde fracturé, si rapidement pansé et uni de nouveau. Cela suggère t-il un dynamisme face au danger (extrême) ? Eh bien non. Pas quand vous analysez les chiffres globaux : seulement 2% des personnes dans les pays à faibles revenus ont reçu leur premiere dose de vaccin et beaucoup sont maintenant à la traîne à cause de cela.
En ce qui concerne l'environement, nous espérons tous, bien sûr, quelque chose de différent. Seulement cette fois, il n'y aura pas d'anticorps rapide. Le long chemin que nous allons choisir aujourd'hui, décidera s'il y a une vie sur terre pour les générations futures. Eh oui, si vous pensiez qu'il y avait une place pour vous sur Jeff Spacos, vous revez !
Au moment de l'écriture de cet article au Kenya, le pays traverse une secheresse nationale ; 2 saisons avec une pluviométrie en baisse dramatique, d'invasions de criquets et de mauvaises récoltes, ont mis plus de 2 millions de personnes en danger de famine. Le changement climatique est déja arrivè. C'est de l'orgueil pur de croire que nous pouvons maintenant jouer à Dieu. Oui, nous devrions pouvoir le ralentir (l'atténuer), je suis tout à fait d'accord pour la décarbonation et le soutien aux initiatives de zéro émission nette. Mais, c'est la façon dont nous répartirons les règles du jeu qui définira notre époque, et ses dirigeants "élus".
En tant que citoyen du monde, il est temps de mettre les nationnalismes de côté et de travailler à des solutions mondiales. Nous avons besoin de résilience climatique. Des gens meurent du changement climatique depuis des décennies, dont la part du lion est ici, dans les pays du Sud. Un autre résultat néocolonial classique où des siècles de mercantilisme et de profit n'ont fait que punir les pays en développement. Bien que j'aime à penser que ce n'était pas prémédité, nous ne pouvons plus jouer les ignorants. Ce serait commettre un génocide climatique.
A l'approche de la COP 26, des lettres ouvertes émouvantes ont crié aux dirigenats mondiaux de défendre une action climatique appropriée, mais rien ne semble plus pertinent que l'égalité des chances. C'est l'occasion pour tous les humains, sans distinction de géographie ni de classe, de vivre une vie digne et prospère.
Ainsi, lorsque nos dirigeants se rassemblent sur l'ile tempérée et sécurisée en eau, j'espère qu'ils ont compris que le temps de faire des coups de relations publiques est révolu. Un problème mondial appelle un rassemblement d'une population mondiale. Ca n'est qu'à cette condition que nous le résoudrons. Les objectifs que nous (ré) imaginons doivent être fondés sur le statu-quo déséquilibré actuel.
Et je crois que c'est possible. En ma qualité, je ferai tout pour soutenir les entreprises intelligentes dans leur lutte face au dérèglement du climat et qui s'engagent de manière authentique auprés des communautés marginalisées. Malheureusement, canaliser les ressources du Nord vers le Sud ne suffit pas. L'aide étrangère, les organisations à but non lucratif et les gouvernements locaux ont presque sans exception tous échoués ici. Nous devons éduquer et incuber une nouvelle génération de gardiens du climat capables d'atteindre nos objectifs planétaires. Sans oublier qu'ils doivent être en âge de pouvoir suivre le déroulement des évènements jusqu'en 2050 et au delà.
Ainsi, lorsque vous prendrez votre prochaine profonde inspiration, ne pensez pas à l'ensemble des beaux costumes rassemblés à Glasgow. Souvenons nous des voies inouies des plus de 500 millions de petits exploitants agricoles se trouvant à un repas de la famine ou des peuples autochtones dépouillés de leurs terres et droits ancestraux. Ce n'est que lorsque nous utiliserons cette force incroyable que nous pourrons alors réellement survivre dans un monde au climat changeant.
J'espère que les gouvernements pourront également reconnaître le pouvoir et l'importance de ceux qui n'ont rien ou si peu. C'est à dire la majorité de ce monde.
Ed Pycraft
Publié le 07/11/2021 12:14
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