Une nouvelle charte édictant des objectifs plus ambitieux vient de voir le jour à la COP 26. Elle concerne l'industrie de la mode. Une industrie textile qui, rappelons le, est un véritable fléau pour l'environnement puisque elle représente le troisième secteur le plus consommateur d’eau dans le monde après la culture du blé et du riz. La production de textile utilise 4% de l’eau potable disponible dans le monde. En outre, elle génère une pollution atmsphérique considérable. En effet, ce ne sont pas moins de 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre qui sont émis chaque année, ce qui représent jusqu’à 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiaux. Voila pourquoi, une élévation des standards de production s'inscrivant dans une démarche respectueuse de l'environnement ne peut être que saluée.
L’industrie de la mode relève son ambition collective avec des objectifs de réduction des émissions mis à jour sur la base de la science dans le cadre de la Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique. Annoncé aujourd’hui à la COP26, les engagements renouvelés , former un plan de décarbonisation aligné sur l'Accord de Paris ambitions de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustratifs. Ils reconnaissent l’industrie de la mode comme un acteur mondial majeur qui doit prendre une part active pour contribuer à la réalisation de ces objectifs.
L’appel aux entreprises à fixer des objectifs scientifiques ou à réduire de moitié leurs émissions d’ici 2030 est essentiel à cet égard, en s’engageant à atteindre des émissions nettes nulles au plus tard en 2050. Il s’agit d’une mise à jour par rapport à l’objectif précédent de réduction globale des émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2030.
Une détermination qui arrive à point nommé en faveur de l’action climatique et qui suit le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui faisait référence à un « code rouge pour l’humanité ».
« Il s’agit d’une étape importante pour la Charte de la mode, car elle augmente le niveau d’ambition dans le but d’aligner l’industrie avec 1,5 degré. C’est un signal que nous devons travailler en étroite collaboration avec nos pairs, notre chaîne d’approvisionnement, les décideurs politiques et les consommateurs pour atteindre la neutralité carbone », a déclaré Stefan Seidel de PUMA, qui copréside le comité directeur de la Charte de l’industrie de la mode.
D’autres engagements dans la Charte mise à jour comprennent l’approvisionnement en électricité à 100% à partir de sources renouvelables d’ici 2030, l’approvisionnement en matières premières respectueuses de l’environnement et l’élimination progressive du charbon de la chaîne d’approvisionnement d’ici 2030, entre autres.
Les signataires de la Charte de la mode représentent collectivement une proportion importante de l’industrie de la mode. Il y a actuellement130 entreprises et 41 organisations de soutien qui ont signé la Charte de la mode, y compris certaines des marques bien connues telles que Burberry, H&M Group, VF Corporation, adidas, Kering, Chanel, Nike et PUMA, ainsi que des fournisseurs tels que Crystal Group, TAL Apparel et autres.
La Charte renouvelée appelle également à la création de mécanismes d’incitation à l’engagement des fournisseurs dans la voie de la décarbonation et décrit des mesures visant à impliquer d’autres parties prenantes qui devront jouer leur rôle, y compris les décideurs, les institutions financières et les personnes en charge de la communication. La Charte présente un plan visant à élaborer et à mettre en œuvre conjointement une stratégie collective de décarbonation grace à des outils pratiques nécessaires pour atteindre les objectifs de la Charte en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre;
« À une époque où la crise climatique s’accélère à des niveaux sans précédent, nous avons besoin que l’économie réelle soit à la tête de l’action climatique. Les engagements renforcés des signataires de la charte de la mode sont un excellent exemple d’un tel leadership », a déclaré Niclas Svenningsen, responsable de l’action climatique mondiale à l’ONU Changement climatique.
La nouvelle Charte sera présentée à la COP26, lors d’une session explorant comment faire transiter l’industrie de la mode vers une voie nette zéro, comprendre les opportunités et les obstacles à la décarbonation, et les solutions existantes qui peuvent être mises à l’échelle et accélérées. Pendant l’événement, un appel à des pratiques visant à encourager l’utilisation de matériaux traçables et respectueux de l’environnement, a été émis.
À propos de la CCNUCC
Avec 197 Parties, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a une adhésion quasi universelle et est le traité parent de l’Accord de Paris sur les changements climatiques de 2015. La CCNUCC est également le traité parent du Protocole de Kyoto de 1997. L’objectif ultime de tous les accords conclus dans le cadre de la CCNUCC est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêchera toute interférence humaine dangereuse avec le système climatique, dans un délai qui permette aux écosystèmes de s’adapter naturellement et permette le développement durable.
Publié le 13/11/2021 13:16
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