A ce stade de l’enquête, il est toujours difficile de déterminer avec exactitude les causes de la catastrophe écologique qui se joue en ce moment au large de Colombo, la capitale du Sri Lanka.
Depuis 12 jours maintenant, un porte-container de 186 mètres de long est en feu. Le bateau qui portait dans ses soutes 25 tonnes d'acide nitrique, de la soude caustique, des lubrifiants et de l’éthanol s’est échoué causant probablement la plus grave pollution de l’histoire du Sri Lanka. Les dégâts sur l’environnement sont énormes. La pollution touche une zone d'environ 80 kilomètres le long de la côte autour de Colombo, une région de plages touristiques, de zones de pêche en eaux peu profondes, et d'écosystèmes fragiles de mangroves et de lagons. Outre les ravages en mer, l’accident a souillé des kilomètres de plages sri lankaises. En effet, des millions de granulés de plastique destinés à l’industrie de l’emballage se sont échappés de la trentaine de containers et se sont déversés sur le littoral.
Tous travaillent sans relâche pour nettoyer. "On n'en voit pas la fin. Hier, nous avons enlevé tout le plastique de cette plage. Avec ce que les vagues ont déposé pendant la nuit, il n'y a plus qu'à recommencer", raconte Manjula Dulanjala, l'un des matelots chargés du nettoyage. À certains endroits, la couche de plastique et de débris atteint les 60 cm de haut.
Selon les premières déclarations des autorités sri lankaises, il semblerait que la négligence soit à l’origine de l’incendie qui s’est déclaré le 20 mai dernier à bord du X-Press Pearl. L’équipage avait remarque une fuite d’acide nitrique depuis le 11 mai. Sur la base de cette premiere constatation, une action en justice va être lancée par le Sri Lanka contre l’armateur , X-Press Feeders. "Nous attaquerons en justice les responsables", a déclaré à la presse la présidente de l'Autorité de protection de l'environnement marin, Dharshani Lahandapura.
L’enquête s’annonce, toutefois, longue et minutieuse. "Nous avons également envoyé pour analyse des échantillons d'eau de mer polluée et des débris brûlés du bateau", a déclaré le porte-parole de la police, Ajith Rohana. Et même si l’incendie semble sous contrôle et qu’il n’y a apparemment plus de risques que le bateau ne se brise et relache en mer son combustible ainsi que sa cargaison de 278 tonnes de fioul de soute et 50 tonnes de gazole marin, les conséquences pour la zone sont d’ores et déjà dramatiques.
Les secteur du tourisme et de la pêche vont être durement touchés et devront affronter une crise longue. Selon le docteur Arulananthan, scientifique à la Nara, un institut de recherche local sur les ressources aquatiques : "Ce polluant n'est pas toxique immédiatement, mais les poissons qui l'avalent ne peuvent pas le digérer, leur système digestif peut se bloquer, et ils en meurent".
Les autorités affirment que l'essentiel de la cargaison semble avoir été détruit par les flammes. Vrai ou faux, l’Océan Indien n’avait besoin de ce genre de catastrophe. Ce n’est pas la première fois que cette région du monde doit faire face à des pollutions monstres de ce genre ; en plus de la pollution au plastique dont nous avons souvent parlée. Ces eaux sont des routes maritimes très fréquentées par les navires commerciaux au départ de l’Inde et autres pays d’Asie. Espérons que les poursuites aboutiront et que les sanctions seront lourdes afin de contraindre nombre d’armateurs à davantage de scrupules et de venir en aide à un pays qui va en avoir besoin.
Point Géo
Sri Lanka
Capitale : Sri Jayawardenapura Kotte (capitale administrative) , Colombo (capitale économique et politique)
Population : 21,8 millions d’habitants
Superficie : 65 610 km²
Monnaie : roupie sri-lankaise
Publié le 01/06/2021 10:34
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