Assouplissement des exigences environnementales : la mauvaise voie pour l’agriculture de l’UE.

L’assouplissement des exigences environnementales n’est pas la voie à suivre pour l’agriculture de l’UE

L’Eurogroupe pour les animaux soutient + de 330 coalitions européennes et organisations de la société civile représentant les producteurs, les consommateurs, les écologistes, les experts du bien-être animal, de la santé et de la nutrition qui ont exprimé leur inquiétude quant à l’assouplissement de l’architecture verte de la Politique agricole commune (PAC).

La semaine même où l’Agence européenne pour l’environnement a publié la toute première évaluation européenne des risques climatiques appelant à une action climatique urgente sur les écosystèmes et l’alimentation, la Commission européenne a proposé des mesures visant à réviser la PAC qui nous éloigneront davantage de la résilience des systèmes alimentaires.

Depuis février, il existe une dérogation qui exerce une pression supplémentaire sur le déclin de la biodiversité en supprimant l’obligation de laisser au moins 4 % des terres arables de l’exploitation à des fins non productives pour que l’exploitation puisse bénéficier d’un soutien. Il est maintenant proposé d’assouplir davantage les exigences environnementales pour les bénéficiaires de fonds de l’UE.

L’Eurogroupe pour les animaux soutient l’appel selon lequel les fonds de l’UE devraient contribuer à la réalisation des objectifs de durabilité environnementale et sociale de la PAC, y compris le renforcement de la contribution d’un bien-être animal accru à la durabilité. Au cours de la précédente période de la PAC, 2014-2020, la politique a été critiquée par la Cour des comptes européenne pour ne pas avoir réussi à enrayer le déclin de la biodiversité.

La lettre ouverte signée par plus de 330 coalitions et organisations européennes souligne que les protestations des agriculteurs ne peuvent pas être utilisées comme une excuse pour assouplir l’architecture verte de la PAC.

Les agriculteurs protestent pour de nombreuses raisons :

• Inquiétude concernant les importations bon marché qui ne respectent pas les normes de l’UE en matière d’environnement et de bien-être animal.
• Des conditions injustes au sein de la chaîne agroalimentaire où les détaillants de la chaîne intermédiaire font pression sur les prix et augmentent les marges.
• Les paiements de la PAC favorisent les exploitations industrielles par rapport aux modèles à petite échelle, un petit nombre d’exploitations industrielles recevant la majorité des fonds.

L’Eurogroupe pour les animaux demande à la Commission de rester concentrée sur la transition vers un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement. Si l’on garde à l’esprit la récente évaluation des risques de l’AEE, l’assouplissement de la conditionnalité environnementale dans l’agriculture est un pas dans la mauvaise direction. Nous devons veiller à ce qu’un plus grand nombre d’agriculteurs soient incités et soutenus dans leur transition vers l’agroécologie et l’agriculture biologique, avec des normes plus élevées en matière de bien-être animal.

Sources :

- Eurogroupe pour les animaux.