Au milieu des élections nationales au Chili, l’Eurogroupe pour les animaux et Vegetarianos Hoy ont publié un
rapport appelant l’UE et le Chili à mieux aborder le bien-être animal dans leur accord commercial modernisé. La
conclusion du premier accord UE-Chili, en 2002, a été suivie d’une intensification dans les secteurs chiliens de
l’élevage et de l’aquaculture. Le nouveau texte doit faire mieux et contribuer à une transition vers des systèmes
alimentaires durables, dans lesquels le bien-être des animaux est promu et respecté.
Le premier tour des élections présidentielles et législatives chiliennes vient de se produire le week-end dernier. À l’approche de ces élections, le débat autour de la finalisation et de la ratification de l’accord d’association modernisé entre L'Union Européenne et le Chili s’est intensifié au sein de la Communauté. Les deux principaux candidats qui se présenteront l’un contre l’autre au second tour (19 décembre) n’ont pas exprimé d’opposition claire à la conclusion d’un tel accord avec l’UE.
En 2002, lorsque l’UE et le Chili ont conclu leur premier accord commercial, ils ont ajouté, pour la première fois, des dispositions sur la coopération en matière de bien-être animal. Même si cette coopération ne s’appuyait que sur des normes de bien-être animal établies par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’inclusion de ces dispositions a contribué à accélérer l’adoption par le gouvernement chilien d’une loi nationale sur la protection des animaux en 2009.
Alors que les négociations se terminent, l’Eurogroupe pour les animaux et l’organisation chilienne Vegetarianos Hoy réitèrent leur appel aux deux partenaires pour qu’ils saisissent l’opportunité offerte par la modernisation de l’accord UE-Chili, de garantir que le commerce UE-Chili n’a pas d’impact négatif sur les animaux. Il faut également que le nouvel accord commercial contribue à une transition vers des systèmes alimentaires durables qui profiteraient aux animaux, aux personnes et à l’environnement.
Le moment n’a jamais été aussi opportun pour l’UE de s’engager avec le Chili sur ce sujet : le Parlement chilien débat actuellement de deux textes législatifs sur le statut juridique des animaux et la production d’œufs en cage.
Il est également urgent d’agir. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord commercial de 2002, l’industrie de l’élevage au Chili s’est considérablement développée et intensifiée. Les exportations de saumon, de poulet et de viande de porc chiliennes vers l’UE ont aussi augmenté et, comme l’accord de 2002 ne conditionnait pas les préférences commerciales en ce qui concerne les conditions liées au bien-être des animaux, ces échanges entre l’UE et le Chili ont indirectement contribué à la propagation de ce modèle plus intensif d’élevage. Modèle qui est non seulement préjudiciable au bien-être animal, mais alimente aussi les défis mondiaux tels que la propagation des zoonoses, la montée en flèche de la résistance aux antimicrobiens, la perte de biodiversité, la déforestation et le changement climatique.
Ce phénomène pourrait même s’aggraver, car les producteurs chiliens ont indiqué qu’un meilleur accès au marché les inciterait davantage à développer leurs exportations vers l’UE. Si l’accord commercial modernisé entre l’UE et le Chili devait fournir un accès aussi important au marché des produits animaux chiliens, il devrait également conditionner cet accès préférentiel au respect de normes de bien-être animal équivalentes ou supérieures à celles de l’UE. En outre, l’accord modernisé doit inclure des dispositions ambitieuses sur la coopération en matière de bien-être animal, avec une reconnaissance de la sensibilité animale et des coopérations visant à un alignement réglementaire sur les règles de l’UE.
« Le premier accord UE-Chili a marqué un tournant pour le bien-être animal dans la politique commerciale. Pourtant, l’intensification de l’élevage et de l’aquaculture qui a suivi montre que des outils plus solides sont nécessaires pour s’assurer que la politique commerciale n’a pas d’impact négatif sur les animaux. L’UE doit utiliser le processus de modernisation autour de l’accord UE-Chili pour conditionner l’octroi d’un nouvel accès au marché avec le respect de normes équivalentes à celles de l’UE en matière de bien-être animal. Ce faisant, l’UE contribuerait non seulement à améliorer le bien-être des animaux, mais inciterait également les agriculteurs et les producteurs à passer à des méthodes de production plus durables et plus humaines », a commenté Reineke Hameleers, PDG de l’Eurogroupe pour les animaux.
Tous les regards sont tournés vers l’UE pour concilier les objectifs du Green Deal et, comme le prévoit la stratégie de "la ferme à la table" (Farm to Table), utiliser sa politique commerciale pour « obtenir des engagements ambitieux de la part de pays tiers dans des domaines clés tels que le bien-être animal ».
Notes
Téléchargez la note d’information Chili - Protection des animaux dans les négociations commerciales de l’UE
également disponible en espagnol.
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