Voila l’été. Tout est prêt. Les bagages sont bouclés. Départ imminent pour des vacances bien méritées. Juste une dernière chose à faire.
Pour un très grand nombre de personnes, les vacances, ca se passe sans son animal. Celui ou celle que l’on a adopté parce qu’on a craqué sur sa bouille de bébé ou pour tromper l’ennui pendant de longs mois de confinement , ne partira pas. Cet animal que l’on a nourrit, que l’on accueilli au sein de la famille, ne nous divertit plus. Trop gênant. Trop encombrant. Et les vacances, on le sait tous, c’est pas fait pour se créer des contraintes. Alors la petite boule de poil qui a eu, entre autres torts, de grandir, finira au mieux dans un refuge, au pire attachée à un arbre. Une fois cette petite formalité accomplie, un être vivant se demandera sûrement ce qu’il a pu bien faire de mal pour se retrouver là. Mais rien, mon ami. Tu n’as rien fait de mal. Tu es juste la pauvre victime de la méchanceté, de l’égoïsme, de l’irresponsabilité. De la bêtise.
Chaque année, c’est toujours la même désolante litanie. Les refuges regorgent d’animaux abandonnés à l’approche des vacances estivales et on nous dit, à chaque fois, que cette année est pire que la précédente. 2021 n’échappera pas à la règle. En France, la SPA (Société protectrice des animaux) se désole de constater les niveaux records d’abandon d’animaux. Le 8 juillet dernier, la SPA déclarait : « les sites sont proches de la saturation », et « les adoptions sont moins nombreuses en cette période de vacances estivales ». A ce rythme, la crainte est de ne bientôt plus « être en mesure de prendre en charge les abandons et d’accueillir de nouveaux animaux ». Selon les sources, 8 932 animaux abandonnés ont été recueillis par l’association depuis le 1er mai dans ses 62 refuges et maisons SPA, soit 6 % de plus qu’en 2019 sur la même période. Une augmentation confirmée également en juin avec un bond de 14 % par rapport à 2019. Les chats et les NAC (nouveaux animaux de compagnie : rongeurs, reptiles, etc.) semblent arriver en tête des abandons en progression de 25 % sur le seul mois de juin par rapport à 2019.
Avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, on peut se procurer très facilement n’importe quel animal. Les fondamentaux restent le chien et le chat bien sur mais la mygale ou le reptile, c’est super tendance. Et alors ne parlons même pas de l’animal exotique ! Un must. De multiples associations qui défendent les animaux dénoncent « les achats faciles et [qui déresponsabilisent] sur Internet, comme sur Leboncoin, et dans les animaleries qui ont eu lieu en 2020 ».
Pandemie et business de l’animal ; voila le cocktail qui selon Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, a conduit cette année à une situation particulièrement dramatique. Tout en soulignant que « c’est finalement à retardement que les animaux de compagnie deviennent les victimes collatérales de la crise sanitaire ».
100 000 animaux abandonnés en France selon la SPA, dont 60 000 rien qu’à l’approche de l’été. Bien en dessous de la vérité déclarent d’autres associations. Derrière une querelle de chiffres, se trouve la triste réalité de « l’animal objet » entrainant la surpopulation des refuges. Une réalité que l’on observe dans le monde entier. Les données récoltées ne sont guères plus réjouissantes chez nos voisins européens. Et même au delà. A titre d’exemple, aux Etats Unis, 1,2 millions de chiens sont euthanasiés chaque année faute de place !
La législation évolue dans le bon sens partout dans le monde comme nous l’avons expliqué dans notre article du 23 février 2021. Le commerce d’animaux se dote d’un cadre légal plus contraignant. En effet, l’Assemblée Nationale a adopté en janvier 2021 la loi interdisant, dans un premier temps, uniquement le commerce des chiens et des chats en animaleries ou jardineries au profit des refuges et des éleveurs agrées. Cette disposition, qui devrait entrer en application en 2024, s’inscrit dans le cadre plus large d’une proposition de loi déposée par la majorité visant à légiférer contre la maltraitance animale. Mais la mise en place est lente et des grosses lacunes persistent. Pendant ce temps là et malgré les peines assez lourdes encourues (2 ans de prison et 30 000 € d’amende), les abandons se poursuivent.
Rappelons que la proposition de loi nº 3661 vise à renforcer la lutte contre la maltraitance animale et vient compléter les décisions de 1976 et 2015 reconnaissant aux animaux "leurs statuts d'êtres intelligents dotés de sensibilités et donnant l'obligation aux propriétaires de les faire vivre dans des conditions décentes".
Alors, à bons entendeurs, salauds.
Publié le 10/07/2021 13:51
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