Jeudi dernier, une température extrême de 50,7° C a été relevé dans une ville reculée d'Australie-Occidentale. Il s'agit la d'un record selon le bureau de météorologie. Le mercure n'avait jamais autant grimpé. Pourtant, de telles températures pourraient bien devenir habituelles a prévenu le Conseil australien pour le climat. En cause, le réchauffement climatique.
«Nouveau record de chaleur en Australie-Occidentale et record national de température égalé!», a annoncé le Bureau de météorologie de l'État sur Twitter. La ville côtière d'«Onslow a atteint un record sans précédent: 50,7°C, un record pour d'Australie-Occidentale et c'est la température la plus chaude jamais enregistrée en Australie depuis 62 ans». Le 2 janvier 1960, le pays avait relevé une température de 50,7°C à l'aéroport d'Oodnadatta en Australie-Méridionale, selon le site Internet du bureau.
Le directeur du Conseil du climat, Martin Rice a affirmé que ce record s'inscrit dans une tendance à long terme du réchauffement climatique induit par la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. Selon lui, ces températures extrêmes ont déjà des «conséquences catastrophiques mortelles» en Australie. «Les vagues de chaleur tuent silencieusement en Australie, elles causent plus de décès que tout autre événement météorologique extrême», a-t-il déclaré.
L'Australie a connu un été austral marqué par d'importants feux de forêt dans l'ouest du pays et des inondations meurtrières sur sa côte est. Selon Martin Rice, sans une réduction des émissions de gaz à effet de serre, ces chaleurs record pourraient devenir courantes. «À Sydney et Melbourne, d'ici 2030, nous aurons des journées d'été à 50 degrés», a-t-il estimé.
Dans le même temps, l'Argentine subit aussi les âffres du réchauffement climatique. En effet, cela va faire un mois, que les pompiers luttent contre des feux de forêt continus. Avec des températures avoisinant 40 degrés, des pompiers étaient cette fin de semaine mobilisés sur des feux de forêt dans neuf des 23 provinces d'Argentine, dont un actif depuis plus d'un mois a détruit près de 6000 hectares de végétation, sans blessés ni évacuations à ce jour.
Près d'une centaine de pompiers et personnel de soutien, appuyés par cinq avions et quatre hélicoptères, combattaient le plus tenace de ces feux près du Lac San Martin, dans le Parc national Nahuel Huapi, non loin de la ville touristique de Bariloche (1.500 km au sud-ouest de Buenos Aires), selon le Service national de gestion du feu (SNMF) «C'est un des feux les plus graves que nous ayons eu dans la région», a indiqué à l'AFP Lorena Ojeda, directrice des opérations du SNMF, sur les lieux de cet incendie en cours depuis le 6 décembre suite à des impacts de foudre. Le vent et les températures élevées, de 35 à 40 degrés avec des pointes au-dessus, «contribuent à la propagation continue du feu», avec des prévisions météorologiques «de précipitations qui pourraient ne pas suffire», selon Lorena Ojeda.
Environ 5900 hectares de «forêt andine indigène», avec un mélange de cyprès, bambou, ñire (hêtre austral), mayten (arbre de la famille des fusains), notro (arbuste des protéacées) ont été impactés par les flammes. Mais ni blessé, ni évacuation n'a été déplorée dans cette zone accidentée, à très faible densité de population. «Le feu est à 50 km de Bariloche, mais il n'y a pas de risque d'évacuation pour le moment», ont indiqué les pompiers à l'AFP.
Les incendies dans les zones forestières du sud et du centre de l'Argentine, un pays d'une superficie plus de cinq fois supérieure à la France, sont une occurrence endémique des étés austraux. Mais habituellement moins dans les zones littorales, ou plusieurs sont pourtant signalés cet été. Le récent panorama «climatique est très défavorable, avec deux années consécutives de sécheresse (...), une vague de chaleur persistante», a expliqué le biologiste et vice-ministre de l'Environnement Sergio Federovisky à la radio publique Radio Telam.
Le bulletin de vendredi du SNMF faisait ainsi état d'une trentaine de foyers d'ampleur diverse dans neuf provinces distinctes, dont une moitié «actifs». Pour autant, 2021 a été l'une des années les moins impactées en terme d'hectares de forêts détruits par le feu depuis cinq ans, selon des statistiques récentes du SNMF: 330.000 ha recensés, contre 1,1 million ha en 2020.
Publié le 15/01/2022 20:48
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